Tout comme les peintres peignent le mouvement de l’âme sur nos visages, l’homme a été créé pour exposer son visage et pour découvrir le visage des autres où peut se révéler le Visage de Dieu.
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Anecdote banale dans cette nouvelle ère au sein de laquelle nous entrons, malgré nous et sans résister : un voyage en train entre une grande ville de province et la capitale, en plein été, durant plusieurs heures. Tous les passagers sagement assis, masqués, presque sans gestes, chacun recroquevillé dans la cellule de son siège. Au milieu de ce compartiment-fourgon, un bébé plein de vie, dans son couffin, seul visage découvert au coeur de cette armée des ombres. A ses côtés, sa jeune maman, masquée elle aussi, qui ne regarde que très rarement son enfant, sauf pour lui donner à boire de temps en temps, presque insensible à ses gazouillis, à ses pleurs puis à ses cris. Personne ne bronche, tous sont branchés sur des écouteurs ou penchés sur des tablettes… le regard du nourrisson cherchant désespérément un visage…
Le sourire de la mère, première métaphysique
Le théologien Hans Urs von Balthasar, celui qui a développé dans sa Dramatique divine la première expérience métaphysique humaine, la place justement dans l’échange qui s’opère entre le petit homme venant de naître et le visage de sa mère, et notamment son sourire.
L’enfant n’est pas le seul à avoir besoin du visage aimé pour survivre et vivre. Tout être coupé de cette source est gravement perturbé dans sa manière d’être.
Ayant quitté le refuge rassurant et protecteur du sein de sa mère, l’enfant nouveau-né retrouve ainsi une sécurité et découvre, dans cette relation face à face, le visage de l’amour. De ce contact, résultera souvent, pour la suite, une façon d’appréhender la relation avec autrui, et surtout avec Dieu. Cette expérience sera soit consolante, soit catastrophique. Et nous savons bien que l’enfant n’est pas le seul à avoir besoin du visage aimé pour survivre et vivre. Tout être coupé de cette source est gravement perturbé dans sa manière d’être.