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À l’intérieur des églises, dans les couvents ou dans les monastères, il n’est pas rare que Jean de la Croix et Thérèse d’Avila soient représentés ensemble. Espagnols tous les deux, profonds mystiques et dotés d’une grande intelligence, ils partageaient de nombreux aspects de leur spiritualité, et travaillèrent ensemble à une vaste réforme de l’Ordre des Carmes.
Devenus docteurs de l’Église
Pourtant, rien ne les destinait à collaborer : Thérèse, vive et bavarde, était de 27 ans l’aînée de Jean, qui était d’un caractère humble et réservé. Lorsqu’ils se rencontrent en 1567, Thérèse venait de lancer un vaste plan de réforme de l’Ordre des carmélites. Entrée dès l’âge de 20 ans au Carmel d’Avila, elle venait d’ériger un nouveau couvent, à Medina del Campo. C’est là qu’elle fit la connaissance d’un jeune étudiant carme, Jean de Saint-Mathias, qui allait devenir Jean de la Croix.
Rapidement, Thérèse d’Avila sent que c’est lui qui pourra l’aider à réformer l’Ordre des Carmes, comme elle était en train de le faire avec les carmélites. Le père Jean accepte la mission et crée des monastères de Carmes déchaux. Mais leurs désirs de réformes ne plaisent pas à tout le monde, et ils se retrouvent emprisonnés peu de temps après. En 1580, le pape Grégoire XIII trouve une solution, et crée l’Ordre des Frères déchaux et des Moniales déchaussées. Réhabilités, Jean de la Croix et Thérèse d’Avila deviendront par la suite docteurs de l’Église.