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“Le plaisir de manger, comme le plaisir sexuel, viennent de Dieu” : c’est l’un des messages qu’a voulu faire passer le pape François, dans le livre “Terra Futura, conversations avec le pape François sur l’écologie intégrale”, publié ce mercredi 9 septembre en Italie. L’ouvrage a été rédigé par Carlo Petrini, écrivain et gastronome italien, et contient trois entretiens.
Le plaisir “n’est ni catholique, ni chrétien, ni autre chose, il est simplement divin”.
Centré sur la vision très sociale du pape François sur l’écologie, déclinée dans Laudato Si’, il aborde notamment la question culinaire et sexuelle. Alors que Carlo Petrini l’interroge sur la notion de plaisir, le Saint-Père affirme qu’il vient directement de Dieu : “Il n’est ni catholique, ni chrétien, ni autre chose, il est simplement divin”. “Le plaisir de manger sert à vous maintenir en bonne santé en mangeant, tout comme le plaisir sexuel est fait pour rendre plus beau l’amour et garantir la perpétuation de l’espèce”, précise-t-il.
Une mauvaise interprétation qui a fait “d’énormes dommages”
Critiquant la “moralité bigote”, qui refuse la notion de plaisir, le pape François regrette qu’elle ait pu exister dans l’histoire de l’Église. Il pointe du doigt le risque d’ “une mauvaise interprétation du message chrétien”, qui a fait “d’énormes dommages”. Il cite alors “l’un des meilleurs films qu’[il ait] jamais vu” : Le festin de Babette. Dans cet ouvrage, une cuisinière française décide de préparer un repas sublime à toute une communauté calviniste très stricte du Danemark, alors que les religieuses sont plutôt habituées au renoncement à ce genre de plaisirs terrestres. “Par ce geste, elle parvient à faire sentir et voir la beauté humaine à tout le monde, elle parvient à leur faire percevoir ce plaisir divin trop longtemps étouffé à tort”, explique le pape François.
Lorsque l’on a la capacité de mettre les personnes au cœur, alors manger est l’acte suprême (…)
Plus loin dans le livre, le Pape rappelle que le catéchisme chrétien encourage le plaisir sain et juste, et condamne celui qui n’est que “l’expression d’un égoïsme et d’un individualisme sous-jacents”, celui qui cherche « la nourriture pour la nourriture, et non la relation avec les autres personnes, dont la nourriture devrait être un moyen ». En somme, “lorsque l’on a la capacité de mettre les personnes au cœur, alors manger est l’acte suprême qui favorise la convivialité et l’amitié, crée les conditions pour la naissance et le maintien de bonnes relations, et agit comme un moyen d’expression des valeurs et des cultures.”
Déjà dans son exhortation apostolique “Amoris Laetitia” (2016), le souverain pontife argentin abordait sans tabous la question du plaisir charnel, mais aussi de la sexualité. “Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures”, soulignait-il notamment.
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