Les personnes qui renoncent au mariage pour se consacrer au Seigneur choisissent consciemment de faire ce sacrifice. Pour beaucoup cependant, celui-ci s’accompagne d’une réaction hostile de l’entourage, allant de la consternation bien intentionnée au dédain, quand ce n’est pas du chantage affectif ou, dans des cas extrêmes, des menaces de violences. Même ceux qui n’optent pas pour la vie consacrée doivent souvent justifier de la façon dont ils ont décidé de vivre leur foi en essayant d’imiter le Christ. Bien que l’incompréhension et le rejet des proches puisse être quelque chose de très douloureux, ceux qui font l’expérience de cette hostilité peuvent trouver du réconfort auprès de nombreux saints qui ont connu des difficultés similaires.
Sainte Eugénie de Rome
Sainte Eugénie de Rome (183-258) était une noble égyptienne qui a décidé de fuir un mariage arrangé après sa conversion. Ne pouvant vivre de manière indépendante en tant que femme, elle se déguise en homme et entreprend de vivre comme un moine. Sa sagesse et sa sainteté évidente font qu’elle est nommée abbé (avant que ce statut ne soit réservé aux prêtres). Accusée d’avoir cédé aux tentations d’une femme qu’elle soignait, Eugénie refuse de se défendre. Quand elle est conduite au tribunal pour répondre de son prétendu crime, le juge est son père. Il reconnaît sa fille, et sa joie est telle que sa femme et lui se convertissent. Eugénie finit par mourir en martyr.
Bienheureux Godefroi
Bienheureux Godefroi, comte de Kappenberg (1097-1127) était un noble tout à fait ordinaire avant qu’une conversion du cœur ne le pousse à transformer son château allemand en monastère et à y entrer, malgré le fait qu’il soit marié. Sa femme et son frère tentent de l’en dissuader. Son beau-père Frederick, quant à lui, prépare une attaque contre le château afin de s’en saisir par la force. Assiégeant la forteresse, Frederick menace de pendre Godefroi à ses murs. Mais il finit par abandonner la lutte ; Godefroi devient moine et sa femme religieuse.