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La lecture de la Parole de Dieu nourrit la vie du chrétien. Or le rapport à la vérité des Écritures, à la vérité des évangiles alimente souvent le débat, ou le doute. « Moi, je ne crois pas à tout ça » : voilà ce qui clôt souvent les discussions que le feu de l’évangélisation nous avait amenées à ouvrir. Ces réticences nous obligent à approfondir la façon dont nous comprenons nous-mêmes la vérité de l’Écriture sainte, elles sont même à un appel à l’exigence rationnelle et spirituelle.
La vérité des faits
Que veut nous dire celui qui met en doute la vérité des Écritures ? Qu’il s’agit pour lui de personnages légendaires, et que Jésus pourrait-être placé au panthéon des héros imaginaires, entre Batman et le Père Noël ? Ou bien que les propos relatés par les évangélistes seraient dénués de sens, paraboles valant fariboles ? Si nous tendons l’oreille à celui qui doute, il nous amène alors à retourner en nous-mêmes, pour que nous puissions alors tenir ferme sur deux pieds. Voici ces deux pieds :
Deux vérités se rejoignent dans les Écritures : la vérité des faits ou la vérité historique, et la vérité du contenu du texte. Deux démarches sont alors nécessaires. La première relève de la méthode scientifique, elle nous oriente vers la vérité des « faits », l’authenticité des documents historiques. Elle s’intéresse aux auteurs : qui sont-ils ? Ont-ils bien écrit et pensé cela ? Ceux qui rapportent les paroles de Jésus sont-ils témoins directs ? Est-ce sa vision du monde ou les paroles authentiques de Jésus qu’il retranscrit ?
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Cette recherche sur l’origine et l’authenticité des textes saints est un vrai travail intellectuel : ce travail est passionnant. D’une part il redonne à notre foi toute son épaisseur historique, d’autre part il est le gage de sérieux indispensable à qui veut aujourd’hui parler du christianisme. C’est même un bon point de départ dans l’évangélisation : on découvre alors à quel point l’histoire intéresse nombre de gens !
La lumière du texte
La deuxième démarche est une plongée en profondeur, elle interroge la lumière même du texte. Par exemple lorsque nous lisons les Béatitudes : une chose est de savoir qui est l’auteur et d’où vient le texte, une autre est de se demander s’il est vrai que les pauvres sont heureux, s’il est vrai qu’ils possèderont le Royaume, et comment cela peut se faire. Lorsque nous lisons la parabole de l’homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc, et dont la maison tiendra bon malgré les intempéries, qu’importe-t-il au fond de saisir ? Que le soutien de Dieu ne fera jamais défaut à qui met sa foi en lui, c’est une promesse divine. C’est la vérité que Jésus lui-même vient nous livrer, une vérité qui parle à l’intelligence et au cœur.
Ainsi, la richesse des Écritures se déploie pleinement à nos yeux lorsque nous avons à cœur ces deux vérités, qui s’appellent mutuellement et se complètent : lorsque nous acceptons le dialogue avec la science et l’histoire, et lorsque nous entrons dans le cœur de la théologie. Soyons également persuadés que ce souci de cohérence parlera à tous ceux qui sont encore loin du Christ, et vers qui Il ne cesse de nous envoyer.
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