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Support de la prière et porteur d’un message personnel, le cierge a une place unique dans le cœur des quelque 6 millions de fidèles qui se rendent habituellement chaque année à Lourdes. Pour le comprendre, il faut remonter au 19 février 1858. Alors que la Vierge Marie apparaît à Bernadette pour la quatrième fois, la jeune fille tient entre ses mains un cierge bénit qu’elle garde jusqu’à la fin. Depuis, les pèlerins se rendant à Lourdes ont gardé cette habitude de déposer un cierge dans la cité mariale. Et si Dieu et la Vierge en sont les destinataires, ces cierges ont aussi des “gardiens” terrestres : les feutiers. Cette profession méconnue, spécifique à Lourdes, est pourtant essentielle au sanctuaire.
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Les feutiers ont plusieurs missions. Ils sont en charge des stocks de cierges, ils veillent à ce que les cierges déposés brûlent, nettoient la cire lorsque ces derniers ont fini de se consumer, les redisposent afin de permettre à tous d’y trouver une place… Depuis deux ans, le sanctuaire dispose de sept chapelles de lumière, dont une est dédiée à la distribution des cierges, proposés en trois tailles. Les six autres permettent de brûler simultanément environ 4.000 cierges ainsi que des votives. Outre ces chapelles, ils ont une autre mission essentielle, celle de maintenir la lumière à la grotte de Lourdes où est installé un candélabre de près de 100 douilles. Ici, les cierges sont allumés en continu.
“Les feutiers sont ceux qui veillent sur les intentions de prière de pèlerins”, résume Pierre Lafaille, salarié au sanctuaire depuis 1999 et responsable des feutiers de Lourdes depuis décembre 2017. “Autrefois le métier de feutier était uniquement technique et consistait à déplacer les candélabres, les nettoyer etc”, détaille-t-il. “Mais désormais si la technique reste une part de leur travail, l’accueil et l’accompagnement des fidèles en est une autre”.
Le sanctuaire compte habituellement dix feutiers. “Six feutiers sont des permanents et donc présents toute l’année et quatre feutiers viennent renforcer l’équipe de Pâques à la Toussaint”, reprend-t-il. Ces derniers se répartissent en deux catégories : les feutiers “apparition”, qui sont en mission à la grotte, s’occupe de ravitailler les messes, les présentoirs à flambeaux ainsi que les processions mariales le soir, et les feutiers “chapelle” qui sont uniquement en mission aux chapelles où ils accompagnent les pèlerins et font en sorte que les cierges déposés brûlent le plus longtemps possible.
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En temps normal, ce ne sont pas moins d’1,4 million de cierges qui sont ainsi brûlés chaque année au sanctuaire. Et malgré la pandémie de Covid-19, le service des feutiers a bien été maintenu. Pour permettre aux fidèles de brûler leur cierge à distance d’une part, et pour assurer une lumière continue à la grotte d’autre part. “C’est le recteur qui a demandé à ce que le service soit présent de 6h à 20h et se relaie en continu”, indique le responsable de l’équipe. Si les périodes de confinement ont été bien évidemment particulières, Philippe Lafaille note que depuis le dernier confinement “entre 400 et 500 cierges sont allumés chaque jour — un chiffre conséquent — grâce notamment à l’achat de cierge en ligne”.
Que ce soit en s’y rendant physiquement ou en l’achetant virtuellement, “les pèlerins déposent des cierges à Lourdes comme l’a fait Bernadette”, reprend Philippe Lafaille. “Ce cierge c’est l’intention que le pèlerin dépose au pied de la Vierge : ce peut être un remerciement, une manière de faire mémoire d’un proche qui nous a quitté… Et c’est nous, feutiers, qui en sommes les gardiens”.