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Puisque les professionnels de la profession ont désigné le film d’Albert Dupontel comme film de l’année, et que ce film porte le titre d’Adieu les cons, gageons qu’il faut y voir un signe prémonitoire… Mais il est vrai que cet “adieu” paraît peu réaliste tant nous savons bien depuis De Gaulle qu’une telle perspective est une affaire immense. Dans le corporatisme du moment, duquel même les chrétiens ont du mal à se garder, où chacun cherche à défendre son bout de gras sans trop s’inquiéter du sort de son voisin, il faut bien reconnaître que la tentation de la connerie en devient presque commune.
Tout dire et son contraire
C’est comme si, par la multiplication des revendications particulières, on en arrivait à une confusion totale où tous se chamaillent sans même prendre le temps de s’arrêter un instant pour réfléchir au bien-fondé de son combat particulier. On ne se parle plus : on n’écoute que son cœur. On ne se regarde plus : on ne voit plus que des images. Bienvenue dans l’ère où l’on peut tout dire et son contraire, sans vergogne, puisqu’après tout, toutes les idées se valent…
Ainsi, par exemple, on peut affirmer avec force qu’il faut tout faire pour sauver les plus fragiles d’entre nous de ce satané virus, quitte à les enfermer et à les isoler au nom de la sacralité de leurs vies, et en même temps s’interroger à haute voix sur la légalisation de l’euthanasie. On peut s’inquiéter de la chute des naissances en France au long de l’année 2020 et en même temps promouvoir l’idée qu’une grossesse interrompue à 14 semaines serait chose normale.
On peut condamner fermement les violences dont de nombreuses femmes sont victimes sans, en même temps, chercher à freiner la fureur d’une pornographie qui déferle de partout et pollue les cerveaux les plus jeunes en les conditionnant dans des imaginaires mortifères. On peut encore dénoncer la détresse d’une jeunesse qui se réfugie pour certains dans des addictions de plus en plus nombreuses, tout en s’employant en même temps à écarter de sa route tout ce qui pourrait rencontrer son désir de transcendance.
Dire “adieu” à ce qui enchaîne
On peut aussi écrire tout cela sans pour autant penser que la solution pour en finir avec tout ce bazar serait de revenir à l’étape d’avant, dont soit dit en passant il serait bien hasardeux de définir la date… Oui, on peut écrire cela et se dire en même temps que c’est dans cette réalité-là que nous devons œuvrer non pas comme des boutiquiers qui défendent leurs fonds de commerce, non comme des commerciaux qui draguent le chaland, mais comme des bâtisseurs qui proposent un chemin vers un Ciel qu’ils savent ouvert à tous.
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Il ne s’agit en fait de dire “adieu” à personne, mais plutôt de montrer au grand jour que l’on peut vivre en renonçant au mensonge, à l’égoïsme, au repli sur soi et à la peur. Oui il s’agit de dire “adieu” à ce qui enchaîne, aux faux-semblants, à la facilité, en choisissant de vivre de la force de Dieu. D’une force qui confond les puissants puisqu’elle s’exprime dans la faiblesse, qui élève les humbles puisqu’elle renverse les orgueilleux. Il est désormais urgent, vital même, que tous ceux qui ne croient pas en la sagesse du monde puissent y proposer l’alternative de la Sagesse véritable qui ouvre des chemins de vie là où par paresse, négligence et lâcheté, nous laissons se creuser des fossés de mort.
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