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Le tabernacle vient du terme latin tabernaculum qui signifie hutte, ou tente. Cette hutte, cette tente rappelle celle qui abritait l’Arche d’Alliance dans l’ancien testament. Il indique le lieu où Jésus reste au milieu de nous. La conservation généralisée de la réserve eucharistique dans un tabernacle ne date que du XIVe siècle. En effet, dans les tout premiers temps de l’Église, les chrétiens pouvaient la garder chez eux, dans de petites boîtes ou des vases. Puis, des pyxides, des vases fermés, ont remplacé ces simples boîtes, d’abord en forme de colombes, puis de boîtes ornées, parfois suspendues au-dessus de l’autel.
L’usage du tabernacle s’est installé très progressivement. Au moment de la Réforme, pour marquer l’importance de la présence réelle dans le tabernacle, l’habitude est prise de le placer sur le maître autel. Parfois, une inscription l’accompagne : Vere Dominus est in loco isto, “Dieu est vraiment en ce lieu”.
Le tabernacle peut être installé dans une chapelle annexe pour favoriser l’adoration des fidèles. Une veilleuse est allumée à proximité pour indiquer la présence du Saint-Sacrement. Cette petite armoire est toujours verrouillée pour éviter les risques de profanation. Le style suit celui propre à chaque époque. Les matières utilisées restent souvent précieuses (orfèvrerie, marbre, bois sculpté…), les décors soignés, le contenant marquant l’importance du contenu.
C’est le cas pour ce tabernacle de 1812, visible au maître autel de la chapelle de la Trinité du château de Fontainebleau. La structure en est assez inhabituelle puisqu’il s’agit d’un demi-dôme posé sur des colonnes, s’appuyant sur un socle qui constitue le tabernacle proprement dit.
La tendance actuelle est à la simplification des formes, comme on peut le constater avec ce tabernacle de Goudji créé pour le Monastère de Novy Dvur en 2004. Mais l’essentiel reste et l’objet, quelles que soient ses caractéristiques, continue d’abriter le corps du Christ et de le proposer à l’adoration des fidèles.