Parfois abusivement appelé “grand prix des écrivains catholiques”, le Grand prix catholique de littérature est un prix littéraire décerné par l’Association des écrivains catholiques. Depuis 1946, sous l’impulsion notamment du philosophe Jacques Maritain, le Grand Prix catholique de littérature couronne chaque année un écrivain de langue française dont l’œuvre exprime particulièrement “le mystère de Dieu et le mystère de l’homme”. Il est habituellement remis dans les salons de la mairie du VIe arrondissement de Paris.
Cette année, le jury a décerné son prix à Xavier Patier pour Demain la France. Tombeaux de Mauriac, Michelet, de Gaulle (Éditions du Cerf). Auteur d’une trentaine d’ouvrages, Xavier Patier a a écrit des romans, du théâtre, des essais dont un sur Blaise Pascal (la Nuit de l’extase, 2014). Petit-fils du ministre d’Edmond Michelet, dont la cause de béatification a été introduite à Rome, il était enfant en 1970 quand moururent François Mauriac le 1er septembre, son grand-père Edmond Michelet le 9 octobre et le général De Gaulle le 9 novembre. Un demi-siècle après, il se souvient “qu’il existait alors entre Dieu et la France une affinité singulière, affinité oubliée depuis cinquante ans, ou plus exactement refoulée”, situation qu’il décrit à la lumière des vertus saillantes de ces trois personnalités : la foi chez François Mauriac, l’espérance chez Charles de Gaulle et la charité pour Edmond Michelet.
À travers ces vertus oubliées, Xavier Patier observe et raconte la fin d’un monde qui toutefois ne peut jamais disparaître tout à fait. Les trois hommes avaient en effet en commun leur secret le plus intime, “la certitude qu’il existe une vocation singulière de la France qui engage la Providence”, et comme chacun sait, les vocations ne meurent jamais.
Dans la filiation de François Mauriac
Pour le journaliste-écrivain Jean-Marc Bastière qui a fait l’éloge du lauréat, Xavier Patier se situe clairement dans la filiation de François Mauriac, “romancier catholique ou catholique qui écrit des romans, qu’importe l’appellation”, mais romancier mobilisé dans la création littéraire “à travers tout son être” : “Vous êtes d’abord un écrivain incarné, lui a-t-il dit. Et l’incarnation, on le sait, est un des traits essentiels du christianisme. C’est une empreinte que l’on retrouve dans votre dernier livre, même s’il fait davantage la part aux idées, mais des idées vivantes, frottées au réel, trempées dans la mémoire. Dans toute votre œuvre flotte un parfum de bonheur qui est la marque indélébile de l’espérance.”
L’Association des Écrivains catholiques est ancienne puisque son origine remonte à 1886. C’est Daniel-Rops qui a baptisé le Grand Prix catholique de littérature. Parmi les lauréats, on peut citer Raïssa Maritain, Henri de Lubac, André Frossard, Patrice de La Tour du Pin et ces dernières années Jean Dutourd, Fabrice Hadjadj… Parmi eux, des chroniqueurs de Aleteia ont été récompensés par l’association, comme Dominique Ponnau, Didier Rance, Christiane Rancé ou Anne Bernet.
Demain la France. Tombeaux de Mauriac, Michelet, de Gaulle, Xavier Patier, Éditions du Cerf, août 2020
