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Qui aurait pu imaginer qu’au début du XXe siècle, le Vatican organisait “à domicile” des championnats mondiaux d’athlétisme rassemblant quelque 2.000 sportifs ? C’est un article de L’Osservatore Romano, le journal officiel du Saint-Siège, qui a remis un coup de projecteur sur cette époque d’avant-guerre où la papauté mouillait le maillot pour démocratiser la pratique du sport. Car Pie X, pape de 1903 à 1914, avait bien compris la dimension éducative de l’activité sportive et sa capacité à enseigner notamment le dépassement de soi, le respect des règles ou bien de l’adversaire. D’ailleurs, la période coïncide avec l’éclosion, partout en Europe, des patronages paroissiaux.
En 1905, le pontife italien reçoit le baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques de l’ère moderne et l’encourage dans son action. Il va même jusqu’à lui promettre une bénédiction des athlètes dans le cas où la ville de Rome serait choisie pour accueillir les olympiades de 1908. Finalement, c’est la ville de Londres qui sera désignée.
Si les Jeux de Pierre de Coubertin prendront un essor considérable, ce n’est qu’en 1960 qu’ils intégreront officiellement les sportifs handicapés. Précurseur, c’est le Vatican qui a, dès 1905, l’intuition de faire concourir valides et invalides lors des compétitions sportives – il faudra attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir émerger dans le monde profane les premiers « Jeux mondiaux des chaises-roulantes et des amputés ».
Dans les premières années du siècle dernier, l’enjeu pour l’Eglise n’est autre que de montrer que chaque être, malgré son infirmité, conserve son humanité. A une époque où la personne handicapée est marginalisée et souvent livrée à la misère, l’Eglise, à travers ces compétitions inclusives, souhaite manifester la dignité de chacun. En somme : elle veut faire vivre à travers le sport le message évangélique.
C’est ainsi qu’en 1905, dans la Cour du Belvédère du Vatican, une piste d’athlétisme est aménagée sous le regard bienveillant de Pie X, « l’Européen le plus moderne » de son temps selon Guillaume Apollinaire. Gendarmerie vaticane et Garde suisse sont alors chargées d’encadrer les quelque 2.000 sportifs. Leurs fanfares assurent par ailleurs l’accompagnement musical de l’évènement.