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Pourquoi la maison d’Israël est-elle la vigne du Seigneur ?

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Julian Kumar I Godong

Musée du Louvre. Scène de vendanges. Chapiteau provenant de l'ancienne église abbatiale de Moutiers-Saint-Jean (Bourgogne)

Marc Paitier - publié le 31/08/21

Fruit de la vigne et du travail des hommes, le vin occupe une place importante dans la Bible. Plus de 440 passages mettent ainsi en scène le vigneron, la vigne et le vin. Alors que les vendanges commencent, le général Marc Paitier nous emmènent pendant plusieurs semaines à travers les Saintes Écritures afin de découvrir toute la richesse de cette image, symbole de l'amour de Dieu pour son peuple, qui s'accomplit ultimement dans le sacrifice de son Fils, la vigne véritable. Découvrez aujourd’hui la maison d’Israël, vigne du Seigneur. (6/17)

À plusieurs reprises, dans l’Ancien testament, Dieu compare son peuple à une vigne. Ce rapprochement n’a rien d’étonnant car la vigne est une plante qui doit être choyée plus que toute autre, afin d’offrir le jour des vendanges, les beaux fruits que l’on attend d’elle pour produire un bon vin. Il y a entre le vigneron et sa vigne, une communion profonde et un attachement viscéral qui se concrétisent par des gestes d’amour et des soins constants. Dieu agit de la même façon avec l’humanité. Il ne récolte souvent comme le vigneron que de l’ingratitude. Isaïe, prophète du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, a écrit le poème le plus bouleversant sur cette relation et cet amour trahi (Is 5 1-7) :

« Je veux chanter pour mon ami

Le cantique de mon bien-aimé au sujet de sa vigne :

Mon bien-aimé avait une vigne

Sur un coteau fertile.

Il en remua le sol, il en ôta les pierres

Et la planta de ceps exquis ;

Il bâtit une tour au milieu

Et il y creusa aussi une cuve ;

Puis, il attendit qu’elle donnât des raisins, 

Mais elle donna des verjus.

Et maintenant, habitants de Jérusalem et hommes de Juda,

Jugez, je vous prie, entre moi et ma vigne !

Qu’y avait-il à faire de plus à ma vigne

Que je n’aie pas fait pour elle ?

Pourquoi, ai-je attendu qu’elle produisit des raisins

Et n’a-t’elle produit que du verjus ?

Maintenant donc je vous ferai connaître ce que je vais faire à ma vigne :

J’arracherai sa haie et elle sera broutée ;

J’abattrai sa clôture ; et elle sera foulée aux pieds.

J’en ferai un désert ;

Et elle ne sera plus ni taillée, ni cultivée ;

Les ronces et les épines y croîtront ;

Et je commanderai aux nuées 

De ne plus laisser tomber la pluie sur elle.

Car la maison d’Israël est la vigne du Seigneur de l’univers

Et les hommes de Juda sont le plant qu’il chérissait ;

Il en attendait la droiture, voici du sang versé ;

La justice, et voici le cri de détresse. »

De toutes les plantes cultivées, la vigne est celle qui demande le plus de soins. Elle accapare le vigneron, de la taille hivernale aux vendanges de l’automne. Cette sollicitude de tous les instants n’est pas toujours récompensée car la culture de la vigne est aussi très aléatoire : une gelée printanière et les bourgeons meurent ; de trop fortes chaleurs estivales et la vigne n’alimente plus les grappes ; des pluies excessives en période de maturation et le jus des raisins reste fade ; des journées trop fraîches avant la récolte et les fruits restent verts. Il y a aussi les maladies et les parasites auxquels la vigne est très sensible. Certaines parcelles entretenues avec la même attention et le même amour ne savent produire que des fruits indignes d’être vinifiés. Cette parabole d’Isaïe nous fait comprendre notre propre ingratitude. Nous avons beaucoup reçu, nous savons ce que Dieu attend de nous et pourtant nous ne produisons que le fruit amer du péché qui conduit à notre propre ruine. Le vigneron qui lit ces versets comprend parfaitement la déception de Dieu face au péché de l’homme. Lui qui peine à longueur d’année sur sa terre avec la crainte constante de voir ses efforts trahis, ne prend pas cette plainte de Dieu à la légère, tout comme les Juifs de l’Ancien Testament et les contemporains de Jésus dont beaucoup entretenaient quelques arpents de vigne. On comprend pourquoi l’image de la vigne est si présente dans la Bible comme elle le sera dans l’enseignement du Christ. Ce texte du prophète Isaïe fait écho au psaume 79 dans lequel l’auteur, demande à Dieu qu’il ait pitié de sa vigne :

Pourquoi as-tu rompu ses clôtures,

En sorte que tous les passants la dévastent ?

Le sanglier de la forêt la dévore ;

Et les bêtes des champs en font leur pâture.

Dieu des armées, reviens,

Regarde du haut du ciel, et vois,

Considère cette vigne !

…Elle est brûlée par le feu, elle est coupée !

Devant ta face menaçante, tout périt.

… Rends-nous la vie, et nous invoquerons ton nom.

Éternel, Dieu des armées, rétablis-nous ;

Fais briller sur nous ta face, et nous serons sauvés ! 

La réponse suprême aux supplications du psalmiste viendra lorsque le vrai cep de vigne, le Christ Jésus, Dieu incarné, surgira d’Israël.

VIGNERONS DU CIEL

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Tags:
Ancien TestamentBiblevin
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