La violence ne faiblit pas à Haïti. Le père André Sylvestre, 70 ans, curé de l’église de Notre-Dame de la Miséricorde au Cap-Haïtien (nord du pays), a été tué par balles lundi 6 septembre. D’après les premiers éléments, il a été attaqué par l’un des groupes armés qui sévissent à Haïti. Deux hommes lui ont tiré dessus en pleine rue alors qu’il venait d’effectuer une transaction à la banque. Transporté d’urgence à l’hôpital, il est mort en salle d’opération. Curé d’une paroisse, le père André Sylvestre dirigeait également un orphelinat et savait se rendre proche des sans-abri.
Les actions menées par les gangs armés à Haïti se sont multipliées depuis le tremblement de terre du 14 août qui a causé la mort de plus de 2.200 personnes à Haïti. L’assassinat du chef de l’État, Jovenel Moïse, deux mois auparavant, a également contribué à nourrir cette instabilité.
En avril 2021 plusieurs religieux avaient été enlevés par un gang armé avant d’être libérés quelques semaines plus tard. “Haïti est un pays très dur. La peur se vit, se voit, se sent. C’est un pays d’autant plus dur que les conditions dans lesquelles vivent les Haïtiens nous agressent : mendicité, sollicitations incessantes… Et on n’y voit pas d’issue !”, confiait à Aleteia l’un des otages, le père Michel Briand. “Les habitants sont victimes d’une société où les individus n’ont plus de valeur. Mais c’est aussi une histoire d’amour. Ce n’est pas l’agent qui sauvera le pays mais l’amour. Si les Haïtiens peuvent mettre de l’amour dans ce qu’ils sont et ce qu’ils font ils pourront faire des merveilles.”