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Qui seront les prochaines femmes docteurs de l’Église ?

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GERTRUDE THE GREAT

Public Domain

Thérèse Puppinck - publié le 18/10/21

Le 19 octobre 1997, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face était proclamée docteur de l’Église par Jean Paul II. Quatre femmes sont aujourd’hui docteurs de l’Église, et les dossiers de cinq autres sont actuellement examinés par la Congrégation pour la doctrine de la Foi.

Le titre de docteur de l’Église a été donné pour la première fois en 1295 à quatre saints : Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon, Augustin d’Hippone et Grégoire le Grand. Depuis lors, ce titre n’est donné qu’avec une grande parcimonie puisque l’Église ne retient pour l’instant que 36 docteurs sur 2.000 ans d’existence. En effet, ce titre correspond à des critères bien spécifiques. Il n’est donné bien sûr qu’à titre posthume, par le Pape, après une enquête très minutieuse.

La sainteté du candidat doit être déclarée, mais elle ne suffit pas. Il est nécessaire, pour devenir docteur de l’Église, d’avoir enrichi le magistère de façon significative par un apport doctrinal et spirituel écrit, qui permet de découvrir un pan inexploré de l’Écriture Sainte et de la foi catholique. Le titre de docteur de l’Église est alors une reconnaissance explicite de cet apport fondamental qui, le plus souvent, a exercé une influence décisive auprès des fidèles. Parmi de nombreux candidats, les écrits de cinq femmes sont aujourd’hui à l’étude en raison de leur valeur.

Gertrude, probablement orpheline, rentre à l’âge de 5 ans à l’école du monastère bénédictin d’Helfta, en Saxe. Elle se révèle une écolière particulièrement douée, dotée d’une grande soif de connaissance. Devenue religieuse, Jésus se manifeste à elle, un jour pendant la messe, lui montrant son immense amour pour le monde. Bouleversée par cette révélation, Gertrude décide de faire connaître à tous cet amour, afin de procurer à Dieu la joie d’être aimé en retour. Toute sa vie est alors orientée vers l’apostolat : elle se consacre à la diffusion de la foi par le moyen de l’écriture. Deux ouvrages fondamentaux nous sont parvenus : les Exercices, guide spirituel en sept méditations, et Le Héraut de l’Amour divin, qui rend compte de ses visions et révélations. Gertrude compte parmi les figures majeures de la mystique rhénane. Elle est considérée comme l’une des initiatrices de la dévotion du Sacré-Cœur.

Sainte Brigitte de Suède (v.1303-1373)

BRIGITTE DE SUEDE; SAINTS
Brigitte de Suède.

Épouse d’un sénéchal, mère de huit enfants, Brigitte a pris pendant la première partie de sa vie, d’importantes responsabilités à la cour du roi de Suède. Elle vit avec son époux une authentique spiritualité conjugale, mais devient veuve et se retire du monde. C’est le prélude de visions et de révélations qui l’accompagnent tout le reste de sa vie. Les neuf livres de Révélations dictés par Brigitte à ses confesseurs présentent un contenu très varié : dialogues entre les Personnes divines, les saints, mais aussi entre les démons ; enseignements par la Vierge Marie. Beaucoup de ces révélations sont adressées, sous forme d’avertissements parfois très sévères, à des autorités politiques et religieuses de l’époque, afin de les inciter à vivre chrétiennement. Le Christ enseigne personnellement à Brigitte deux dévotions pour méditer sa Passion, appelées aujourd’hui les 15 oraisons et les 7 pater noster de sainte Brigitte.

Bienheureuse Julienne de Norwich (v.1342-1416)

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Julienne de Norwich.

Julienne est une religieuse anglaise qui vit au XIVe siècle comme recluse, se consacrant à la prière, à la méditation et à l’étude. Elle s’applique également à conseiller ou réconforter ses nombreux visiteurs. À la suite d’une grave maladie, Julienne reçoit seize révélations qu’elle rédige et commente dans son livre Révélations de l’Amour divin. Lors de ses révélations, le Christ lui enseigne directement un cheminement spirituel : en méditant les souffrances de la Passion, on comprend l’immense amour de Dieu pour les hommes. Le thème de l’amour divin est l’annonce centrale des révélations de Julienne qui n’hésite pas, pour tenter d’en faire connaître l’intensité, à le comparer à l’amour maternel. Cette éminente mystique anglaise présente un message d’un grand réconfort, fondé sur la certitude d’être aimé de Dieu et d’être protégé par sa Providence. S’en remettre à Dieu en toutes choses est la garantie de rester toujours en paix dans la joie.

Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690)

Marguerite-Marie est sans doute la plus connue des cinq femmes présentées ici. Les révélations qui lui sont faites entre 1673 et 1675 ont fait le tour du monde, et le culte du Sacré-Cœur est une des composantes majeures de la spiritualité catholique grâce à elle. Lors de plusieurs apparitions, Jésus fait découvrir à la jeune Visitandine le secret de son divin cœur : l’amour démesuré de Dieu pour les hommes, son désir d’être aimé en retour, et sa souffrance de ne rencontrer la plupart du temps qu’indifférence et ingratitude. “Mon divin cœur est si passionné d’amour pour les hommes” : ces paroles du Christ bouleversent Marguerite-Marie qui vit dès lors dans un embrasement intense l’amour de Dieu, s’abandonnant entièrement à la volonté divine. À travers ses nombreuses lettres et le récit de sa vie rédigé sur ordre de son confesseur, se dévoile un chemin de sainteté pour accéder au Cœur de Jésus et l’aimer de toute son âme.

Sainte Véronique Giuliani (1660-1727)

WEB2-Véronique Giuliani-Domaine public
Sainte Véronique Giuliani.

Entrée chez les clarisses capucines à l’âge de 17 ans, la jeune italienne prend le nom de Véronique, préfiguration de sa vocation. Sa vie spirituelle est d’une rare intensité, accompagnée d’expériences mystiques innombrables : visions multiples, attaques du démon, extases, ravissement, épousailles mystiques. Son cheminement spirituel l’amène à se configurer au Christ souffrant. Elle participe à la Passion à travers des manifestations sensibles (maladies et épreuves physiques) dont les stigmates furent le point culminant. Par la suite, Véronique s’attache davantage à contempler les désolations intérieures du Christ, et non plus ses souffrances physiques. Lors de ses visions, Véronique s’entend plusieurs fois désignée Fille du Père, épouse du Fils, disciple du Saint-Esprit. Son Journal, écrit sur ordre de ses confesseurs, décrit ses expériences mystiques. Avec 22.000 pages manuscrites, c’est un trésor spirituel inépuisable.

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