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PMA pour toutes : comment faire face à la demande de sperme ?

sperme congelé

© Monkey Business Images - Shutterstock

Sperme congelé.

Marie-Anne Chéron - Gènéthique - publié le 03/11/21

Le mythe de la gratuité du don de sperme est en train de voler en éclats. Pour faire face à la pénurie de gamètes, les pays qui ont généralisé la PMA indemnisent les donneurs.

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Avec l’adoption en août 2020 de la loi de bioéthique, les Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme (CECOS), chargés de permettre « à des couples et des femmes non mariées » de réaliser une « procréation par don », sont débordés. Équipés pour recueillir les dons de spermes et d’ovocytes, ils doivent faire face à un afflux de nouvelles demandes. Catherine Patrat est responsable du CECOS de l’hôpital Cochin à Paris. Elle explique que « le nombre de demandes de spermatozoïdes a été multiplié par cinq ou six ». Les CECOS prévoient une augmentation de 3.500 demandes sur l’année 2021. Dans le même temps, la levée de l’anonymat des donneurs, elle aussi introduite dans la loi d’août, pourrait en refroidir plus d’un…

Une campagne pour inciter au don de sperme et d’ovocytes

Si Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice de l’Agence de la biomédecine, estime que les stocks sont « suffisants pour faire face aux besoins pour les prochaines années même si la demande des femmes seules et des femmes mariées est dynamique », l’Agence lance une nouvelle campagne pour inciter au don de gamètes : sperme et ovocyte. Une campagne d’une ampleur inédite, tournée vers le grand public, qui sous le titre « Merci », surfe sur les bons sentiments. 

Au Danemark, les donneurs sont « indemnisés ».

Il n’est pas certain que cette campagne ait un réel impact et suscite de nouveaux candidats au don. D’abord parce qu’un don de gamètes — sperme ou ovocytes — transmet avant tout une hérédité et entraîne, inconsciemment probablement, une responsabilité à laquelle il est, malgré tout, difficile d’échapper.

De donneur à vendeur de gamètes

Aude Mirkovic, juriste, maître de conférences en droit privé, explique que « les pays qui ont généralisé la procréation technologique », l’ouvrant à des personnes qui ne souffraient pas d’infertilité, « ont fini par rémunérer l’apport de gamètes, passant du don à la vente de sperme et d’ovocytes ». C’est le cas de la Belgique et du Canada. Si ces deux pays ont maintenu la gratuité, 90% des besoins en sperme de la Belgique proviennent du Danemark. Au Canada, ce sont des États-Unis que 90% des besoins en sperme sont acheminés. Au Danemark, les donneurs sont « indemnisés ». Aux États-Unis, les donneurs de sperme peuvent recevoir une « compensation » qui peut aller jusqu’à 1.500 dollars par mois pour un job où ils sont « leur propre patron » et qui les occupera, une fois qualifiés, « moins de cinq heures par mois » (source : Spermbank.com). Pour la juriste, « la production technologique de l’humain est un vaste marché, qui fait des individus à la fois la matière première et les consommateurs de ce business ». 

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