C’est une scène inédite qui va se dérouler à Assise, en Italie, ce vendredi 12 novembre. Quelque 500 pauvres venant de plusieurs pays européens vont rencontrer le pape François. Les pauvres lui remettront symboliquement le manteau et le bâton du pèlerin, indiquant qu’ils sont tous venus en pèlerins sur les lieux de saint François, pour écouter sa parole.
Le Pape se rendra alors à la Portioncule, cette petite église – aujourd’hui abritée par la basilique – que saint François avait remise en état. Il bénira une pierre prélevée du célèbre édifice qu’il remettra à des représentants d’un refuge pour sans-abri. Dans la basilique témoigneront ensuite six pauvres (deux Français, un Polonais, un Espagnol, deux Italiens). Le Pape réagira à ces prises de parole. Un temps d’échange et de prière qui s’annonce particulièrement fort et qui se conclura par un “envoi” en mission des pauvres dans leurs diocèses respectifs où ils célébreront la Journée mondiale des pauvres fixée au 14 novembre.
“Le pape des pauvres se rend dans la ville des pauvres pour être avec les pauvres”, s’est réjoui Étienne Villemain, président de l’association Fratello qui voit dans ce déplacement tout l’attachement que le Pape porte aux plus fragiles.
Plusieurs visite à Assise
En devenant le premier évêque de Rome à prendre le nom de François d’Assise, en 2013, le Pape avait immédiatement tracé la ligne d’un pontificat orienté vers le respect de la Création et la défense de la fraternité avec tous les êtres humains, au-delà des appartenances sociales, nationales, confessionnelles et culturelles. Il s’est d’ailleurs déjà rendu plusieurs fois à Assise, la dernière en date étant le 3 octobre 2020, jour de la mort de saint François, afin de signer sa troisième encyclique Fratelli Tutticonsacrée à la fraternité humaine.
Une fraternité qui passe inlassablement, pour le Pape, par les pauvres. Dès le début de son pontificat, il avait partagé son rêve d’une “Église pauvre pour les pauvres”. En 2016, à l’issue du jubilé de la Miséricorde, le Pape a instauré que désormais chaque 33e dimanche du temps ordinaire serait la Journée mondiale des pauvres. Avant la fête du Christ-Roi, chacun est donc invité à célébrer le Christ pauvre. Car comme l’a encore rappelé le souverain pontife, Dieu n’habite pas dans les grandeurs, mais dans “la petitesse des pauvres”. Les pauvres sont des “tabernacles vivants”, ils sont le visage du Christ. Et apprendre à contempler ce visage, c’est apprendre à aimer le Christ.