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C’était il y a six ans. Le 13 novembre 2015, 130 personnes ont été tuées lors d’une série d’attentats terroristes à Paris. Des vies brisées, des familles endeuillées, une espérance abîmée. Alors que se déroule en ce moment le procès des attentats du 13 novembre, le père Pascal Nègre, nouveau curé de l’église Sainte-Ambroise, situé à quelques pas du Bataclan, a décidé de célébrer en ce sixième anniversaire une messe à la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre 2015 et de leurs familles, ce samedi à 12h15.
“En arrivant dans cette paroisse j’ai pris la mesure de la marque que ces attentats ont laissé auprès des paroissiens, du quartier”, explique à Aleteia le père Pascal. “J’ai réalisé combien ces tragiques événements les avaient marqués dans leur chair.” À l’intérieur de l’église Saint-Ambroise, un mémorial sur lequel sont inscrits les noms de toutes les victimes a été installé dans la chapelle du Calvaire. C’est là que le plus grand nombre de cierges brûlent. “C’est l’une des chapelles les plus fréquentées de l’église, pendant la messe des gens s’y glissent même sans communier, simplement pour se recueillir”, reprend le prêtre.
Depuis le début du procès des attentats du 13 novembre il y a quelques semaines, le père Pascal a été marqué par la dimension spirituelle omniprésente dans la justification de ces attentats par les terroristes et son absence totale dans les réponses à apporter à un tel drame. “Nous n’offrons pas ou peu de réponse spirituelle face à de tels actes. Or comme pasteur, comme prêtre, comme chrétien, nous devons pleurer avec ceux qui pleurent mais nous devons aussi témoigner des mots de Dieu face au scandale du mal”, détaille le père Pascal. “Ce n’est pas un hasard que les noms des victimes aient été inscrits dans la chapelle du calvaire. Nous devons témoigner de l’Espérance.”
Cette messe n’est pas une commémoration ou une célébration œcuménique. “Non, Ce sera une messe, une belle messe, qui j’espère permettra à Dieu de donner une réponse à ces cœurs en détresse qui Le cherchent sans le savoir.” Cette messe suivra la liturgie spécifique des messes pour les défunts (Livre de Job 19, 1.23-27 ; Psaume 22 et Évangile de Jean 20, 11-18). L’évangile choisi est celui de l’apparition du Christ à Marie-Madeleine devant le tombeau au matin de la Résurrection.
Il y a des choses qu’on ne voit bien qu’avec des yeux qui ont pleuré.
“Je constate que les premiers mots du Ressuscité à ce monde, de Celui qui a vaincu la mort, s’adressent à une femme qui pleure devant un tombeau”, détaille le père Pascal. “Il aurait pu faire une apparition tonitruante mais non, son premier geste est d’aller consoler une personne en deuil.”
Pour les familles et proches des victimes des attentats du 13 novembre mais aussi plus largement pour toutes celles et ceux qui ont perdu quelqu’un, ce texte est d’une incroyable force, assure encore le prêtre. “À travers le mystère des larmes, de l’injustice et de la mort, il y a la rencontre d’un vivant à faire, une parole de consolation à entendre”, reprend-t-il encore. “Ce que nous dit ce texte c’est que les larmes obstruent les yeux. On ne voit pas, on ne reconnaît pas car on est submergé par la disparition, par l’absence. Mais ces larmes, en tout cas celles de Marie-Madeleine, lui font progressivement réaliser ce qui se passe, elles lavent son regard. Il y a des choses qu’on ne voit bien qu’avec des yeux qui ont pleuré.”