Mercredi 23 février 2022
2 – Homosexualité : la morale sexuelle de l’Église est “en fin de vie” selon un théologien
3 – L’enquête sur les abus commanditée par les évêques espagnols sous le feu des critiques
4 – Alors que la guerre menace, pourrait-on avoir un patriarche catholique à Kiev ?
5 – Le voyage du pape François à Malte et le problème des élections générales
1Un couple de Rwandais tués au cours du génocide de 1994 pourraient être béatifiés
Pendant presque 20 ans, le couple des Rwandais Cyprien et Daphrose a été au bord de la rupture. Pendant les années 1960, 1970, Cyprien était un poète et professeur reconnu. Longtemps, il se rendit coupable de nombreuses infidelités envers sa femme, et eut un enfant avec une de ses maîtresses. Il renvoya même Daphrose hors de chez lui car des rumeurs l’accusaient d’être une sorcière. Mais sa femme, d’une grande foi catholique, resta toujours auprès de lui et porta toutes ses souffrances en silence jusqu’au jour où Cyprien tomba gravement malade. Il s’envola alors pour la Belgique, où il devait suivre des soins médicaux. C’est au cours du vol qu’il vécut une expérience de conversion. En descendant de l’avion, il était complètement guéri. Quand il revint, il rejoint la communauté chrétienne et changea radicalement la relation avec sa femme. Il accepta de perdre son travail et sa réputation et refusa de reconnaître aucun parti politique. Le 7 avril 1994, des hommes armés entrèrent chez eux. Ils moururent tous deux ainsi que six de leurs enfants, assassinés pour leur foi.
Rome Reports, anglais.
Le Herder Korrespondenz revient sur l’initiative “Out of Church” au sein de laquelle une centaine de catholiques allemands, notamment des prêtres, avaient révélé leur homosexualité pour protester contre l’attitude de l’Église face à l’homosexualité au début du mois. Selon le théologien allemand Stephan Goertz, favorable à une évolution en matière dogmatique, ce mouvement est un signe que la morale sexuelle catholique est « en fin de vie ». Les évêques allemands, souligne-t-il, considèrent désormais qu’il faut saluer cette « audace queer » et accréditent l’idée que, « selon l’image qu’elle se fait d’elle-même, l’Église catholique a fait son temps en tant que véritable autorité dans le domaine des relations humaines intimes ». Cependant, la révision de la doctrine, estime le théologien, n’est pas pour aujourd’hui, surtout parce que l’évolution est assimilée au réformisme allemand.
Herder Korrespondenz, allemand.
3L’enquête sur les abus commanditée par les évêques espagnols sous le feu des critiques
Un cabinet d’avocats basé à Madrid mènera une enquête d’un an sur les abus sexuels passés et présents commis au sein de l’Église, a annoncé la Conférence des évêques espagnols. Une décision prise au terme de longues tergiversations. Auparavant, les évêques encourageaient plutôt les victimes à signaler leurs allégations aux bureaux diocésains existants. Cependant, la nouvelle initiative n’a pas fait l’unanimité. Certaines victimes d’abus en effet ne voient pas d’un bon œil l’identité du fondateur du cabinet d’avocats, catholique et membre de l’Opus Dei. L’un des critiques allant même jusqu’à comparer l’enquête commanditée à “une étude sur les crimes de la mafia confiée à la famille Corleone”. Pour compléter ce travail – que le cabinet se propose de faire bénévolement – les membres du Parlement espagnol envisagent de mener une enquête parallèle, dont les termes seront votés en mars.
AP, anglais.
4Alors que la guerre menace, pourrait-on avoir un patriarche catholique à Kiev ?
Selon des sources consultées par The Pillar, la Congrégation pour les Églises orientales, le bureau du Vatican qui supervise les Églises catholiques orientales, examine une demande visant à accorder à l’Église ukrainienne gréco-catholique le statut de “patriarcat”. Il s’agit du statut canonique le plus élevé possible pour une Église catholique orientale. Actuellement, l’Église gréco-catholique ukrainienne, qui est la plus importante des Églises catholiques orientales avec 4,5 millions de fidèles, est dirigée par un “archevêque majeur” et non par un patriarche. Un historien de l’Église en Ukraine a déclaré au Pillar que, dans la perspective d’une invasion russe, la nomination d’un patriarche pour l’Église ukrainienne constituerait “un grand soutien moral”. Il n’est pas clair pour l’instant si la Congrégation recommandera un changement de statut au pape François. Le pontife, cependant, “est considéré comme un leader moral du monde, et la société ukrainienne attend des mots de soutien de sa part”, a expliqué l’historien.
The Pillar, anglais.