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Policier à 19 ans, prêtre à 38 ans, le père Ernesto Piraino est aujourd’hui ermite dans la ville de Belvedere Marittimo, située sur la pointe de la “botte” de la péninsule italienne. Son ermitage, une petite maison isolée avec un potager, se trouve dans le parc national du Pollino, à 700 mètres d’altitude, et surplombe la mer translucide que longe la côte tyrrhénienne. C’est lors d’un entretien avec Avvenire, un journal catholique italien, que l’ermite a raconté son étonnant parcours .
J’étais un policier inflexible, puis la miséricorde est arrivée…
À l’âge de 19 ans, Ernesto entre dans la police. “Je deviens alors un policier inflexible avec un profond sens de la justice et le désir de faire carrière”, confie-t-il. “À l’époque, je travaillais à la préfecture de police de Messine et je vivais à Scilla, en Calabre. Élevé dans une famille catholique, j’avais un léger soupçon de foi mais je ne la vivais pas pleinement. Quand ma paroisse a commencé l’adoration perpétuelle, ma première approche a donc été celle de la curiosité”.
Adoration eucharistique perpétuelle
En effet, le 1er novembre 2006, l’église de Marie Très Sainte Immaculée, située sur le promontoire de Scilla, décide de mettre en place l’adoration eucharistique perpétuelle dans la paroisse. “Quelques mois plus tôt, j’avais rompu avec ma fiancée après une relation de six ans, alors que nous étions à deux doigts de nous marier. Je traversais une situation difficile, pourtant, à partir de ce jour-là, Jésus a commencé à changer ma vie”, détaille-t-il. “Je n’ai pas tout de suite compris ce qui se passait, mais à partir de la mise en place de l’adoration perpétuelle dans ma paroisse, l’appel de l’Eucharistie est devenu de plus en plus fort pour moi”.
Pendant les quatre années qui suivent, Ernesto poursuit néanmoins sa routine quotidienne, son travail de policier et rencontre même d’autres jeunes femmes, malgré une insatisfaction sous-jacente qui l’envahit régulièrement. Il raconte encore, “partout où j’allais, j’apprenais qu’il y avait une adoration dans une église, alors je m’y rendais pour prier. Jésus me devenait de plus en plus indispensable, me demandant seulement d’avoir confiance en Lui et de Lui donner de l’espace”.
Séminariste et policier
Et puis, alors qu’il est en train de construire de nouveau une relation sérieuse avec une autre jeune femme, celle-ci lui dit un jour tout de go, “si tu veux devenir prêtre, dis le moi simplement”. Comme si elle avait compris avant lui… Alors, en 2010, Ernesto fait le grand saut. Il parle à son directeur spirituel de son “désir croissant de se consacrer à Dieu”, et abandonne ses études de droit pour commencer à étudier la théologie. En 2011, à l’âge de 32 ans, il entre au séminaire.
Pendant les premières années de mon séminaire, je suis resté policier, et lorsque j’ai été ordonné, tous mes collègues du service de police sont venus, jamais je n’aurai imaginé cela !
Mais comment passe-t-on de policier à prêtre puis à ermite ? Ernesto propose une jolie réponse. “Il y a toujours eu en moi un profond sens de la justice, qui s’est transformé avec le temps en une vision de la totalité de l’être humain”, se rappelle-t-il. “J’étais un policier inflexible, puis la Miséricorde est arrivée et j’ai commencé à faire mon devoir en regardant les coupables avec des yeux différents, comme un frère pour les aider, pour les racheter. J’ai appris à voir le visage du Christ dans l’Eucharistie, puis dans celui de mon frère”.
À présent ermite, avec son épaisse barbe sombre et ses yeux vifs et affutés, Ernesto complète, “un ermite apprend à Le voir en toute chose. Son Visage me suit dans les heures de méditation, dans le ministère de la confession, dans les temps d’accueil et de direction spirituelle… Mais ensuite, je vais me ressourcer en me plongeant dans le silence et la solitude de mon petit Thabor”.