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Envoyée par Jésus pour annoncer aux disciples la nouvelle de sa résurrection, Marie-Madeleine ne leur dit pas : “Le Seigneur est ressuscité !” mais “J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit !” (Jn 20, 18). Plutôt que d’employer une formule objective et distante, elle exprime son expérience du matin de Pâques par une annonce personnelle où sont impliquées ses relations avec Jésus et les paroles échangées avec lui. D’ailleurs, ce procédé est courant dans l’évangile de saint Jean où les personnages ont des individualités saisissantes, mises en valeur par les longs dialogues qu’ils entretiennent avec Jésus ; on peut citer parmi les principaux la Samaritaine, l’aveugle-né, Marthe et Marie de Béthanie.
Jésus appelle chacun par son nom
De son côté, le jour de Pâques, le Ressuscité se fait reconnaître de Marie-Madeleine en l’appelant par son nom : “Marie !” Or, dans le judaïsme, le nom n’est pas une simple convention sociale mais constitue la personne dans ce qu’elle a d’essentiel. En appelant Madeleine par son nom, Jésus touche son intimité la plus profonde. C’est ainsi que la Résurrection, chez saint Jean, en plus de représenter un fait d’ordre théologique, constitue également un événement interpersonnel. Par ses apparitions pascales, Jésus ne se contente pas de prouver son pouvoir sur la mort et le péché, et par là sa divinité. Il manifeste également que ce qui lui tient à cœur, c’est d’entrer en relation avec chacun de nous de façon intime et spirituelle.
Pâques nous libère de nos peurs
Plus de deux mille ans après cet événement qui a coupé l’histoire de l’humanité en deux, les disciples de Jésus peuvent témoigner de ce mystère en adoptant la même attitude que leur maître, c’est-à-dire en entrant à leur tour en relation avec leurs semblables et cela sans peur ni préjugés. Telle est une des grâces à demander à Dieu durant le temps pascal. Trop souvent, nous restons repliés sur nous-mêmes. L’individualisme qui gangrène nos sociétés n’épargne pas les chrétiens en les rendant parfois frileux, voire méfiants. Or, en triomphant de la mort, Jésus nous a rendus libres — libres de la peur et des mauvais réflexes concurrentiels. En nous appropriant la grâce pascale, nous voilà prêts à aller à la rencontre de nos frères et sœurs !
Discerner en chaque homme une richesse méconnue
Car chaque homme recèle en lui plus de richesses que toutes celles que recèlent nos supermarchés ! Le Christ a vaincu le maléfice de la discorde, de la méfiance, de la jalousie et au final de l’atomisation. “Le Christ est notre intimité, écrit le théologien orthodoxe Olivier Clément. Une intimité qui ouvre, une intimité immense, dans laquelle nous ne sommes séparés de personne, depuis l’origine jusqu’à la fin du monde, à travers les temps et les continents” (Taizé, un sens à la vie, Centurion, 1997). Désormais, le signe de la Résurrection n’est plus le tombeau vide mais notre désir d’aller vers les autres, de chercher notre bonheur à les servir, ou tout simplement d’être avec eux, gratuitement, de partager un bon repas comme le fait le Ressuscité au bord de lac, au chapitre 21 de l’évangile de saint Jean. Depuis la Résurrection, nous ne sommes plus à côté les uns des autres mais ensemble. L’Église, communauté des hommes réconciliés entre eux et avec Dieu, est bien le fruit de Pâques !