Agée de 41 ans, Gwenaëlle Foillard a un esprit de battante. Mariée, mère de cinq enfants, elle est entrepreneuse dans l’âme. Elle a créé trois entreprises, la première quand elle avait 23 ans. Sa vie de foi est une relation intime et vivante avec le Père. De cette relation filiale est née “Filles de Roi“. Elle invite les femmes à donner du sens à leur vie en déployant leurs talents, à ne pas avoir peur d’entreprendre, à regarder loin, à réussir leur vie.
Aleteia : Quelles sont les grandes étapes de votre parcours ?
Gwenaëlle Foillard : Je suis mariée, mon mari est psychiatre, nous avons 5 enfants. Actuellement nous habitons Toulon, en raison de notre mission. Auparavant nous étions en région parisienne et en Normandie. J’ai créé trois sociétés, je veux exprimer par là que je suis engagée dans la cité. Ce n’est pas le cas de toutes les femmes, mais je pense que cet engagement est important. Ma vie de foi est fondamentale, mes premiers souvenirs remontent à l’âge de 4 ans dans l’oratoire de la maison de mes parents. J’ai toujours aimé Dieu. Malgré mes faiblesses, mes défauts, mes travers, le Seigneur a toujours été très présent pour moi.
Pourquoi avoir fondé “Filles de Rois” ?
J’ai toujours aimé le Père, je suis la fille bien aimée du Père. J’ai donc en héritage le Ciel qui nous appartient ! Les congrès “Filles de roi” sont nés de cet amour filial. Vers 20 ans j’ai davantage rencontré le Christ, puis ensuite l’Esprit saint. Cet amour trinitaire est très important. Et la Vierge Marie aussi bien sûr.
La femme est femme, épouse et mère. La Fille de Roi est une orante – une femme qui aime l’oraison – et une combattante.
J’avais des questionnements sur la place de la femme dans tous les domaines de la société et aussi sur la vocation de la femme en tant que fille, épouse et mère. Ce qui est fondamental pour moi, c’est l’oraison. Dans une chapelle en Normandie, nous avions commencé avec un groupe de femmes à nous réunir et à prier ensemble. Nous pensions rejoindre un groupe de Prières de Mères car c’est très beau mouvement, mais il nous a été donné dans la prière d’aborder une dimension plus large que l’aspect de “mère”. “Filles de Roi” répond à cela : la femme est femme, épouse et mère. La Fille de Roi est une orante – une femme qui aime l’oraison – et une combattante.
Comment se passent les congrès “Filles de Roi” ?
Les congrès durent trois jours avec trois temps forts. La première soirée est sur le thème ‘Femme, relève-toi’. L’idée est pour chaque femme de venir et de remettre tous ses péchés et toutes ses faiblesses, avec Marie-Madeleine, au pied de la croix. Nous avons vu de nombreuses guérisons données pendant cette première soirée.
Ensuite le deuxième jour, le thème est ‘Femme, révèle-toi’. Une fois la femme relevée, elle peut se donner, se révéler, et donner au monde ses talents. La journée se termine avec la veillée des sept montagnes d’influence, ce sont les sept domaines dans lesquelles les femmes sont invitées à participer, à savoir : l’église, la famille et l’éducation, la santé et le social, la politique, les médias, l’art et la culture et enfin le business, le leadership et l’innovation. Chaque femme peut se reconnaitre dans une ou plusieurs montagnes d’influence. Les femmes sont appelées et les intervenantes prient pour ces femmes qui s’avancent.
Le plus grand frein, c’est le syndrome de l’imposteur.
Le troisième et dernier jour est sur le thème ‘Femme, élève-toi’. Il s’agit du thème de la prière, de l’oraison, pour que la femme s’en remettre au Seigneur, pour elle et pour sa mission. Pie XII a dit que “la femme est la couronne de la Création et son chef-d’œuvre”, il est donc important que les femmes aient des temps d’intimité avec le Seigneur. Pendant les congrès, certains thèmes spécifiques sont abordés : la place de la femme dans l’Eglise, le féminisme (ce qu’il a de bon et de moins bon), il y a aussi un parcours pour les femmes qui ont des enfants au Ciel.
Quels conseils donnez-vous aux femmes pour identifier et faire fructifier leurs dons?
Je vois deux choses. D’abord passer plus de temps en oraison et en adoration car le Seigneur nous révèle à nous-même. Il nous connait mieux que nous-même ! La deuxième chose est de ne pas avoir peur d’être authentique et d’aller au bout de ses rêves. Tout est possible, il n’est jamais trop tard. On peut tout accomplir et tout est bon à partir du moment où l’amour est là.
Quels sont les freins que vous avez le plus souvent identifiés chez les femmes pour accomplir leur mission?
Le plus grand frein, c’est le syndrome de l’imposteur. C’est un frein impressionnant et qui revient souvent. C’est un frein dans la vie de la société, pour œuvrer dans la société. Édith Stein en parle beaucoup également. Je vois une deuxième chose liée au péché de la femme, ce péché de vouloir séduire et plaire pour elle-même. Et là, la femme perd l’essentiel. La femme est sensée être le miroir de l’Éternel donc si elle brille pour elle-même, elle a tout perdu.
Selon vous, quels sont les plus grands défis pourles femmes dans le monde d’aujourd’hui?
En effet je parle dans mon livre des défis d’aujourd’hui. J’en mentionne trois. Le premier défi est d’arriver à trouver un bon rapport à l’homme. Par exemple le féminisme a eu des bons aspects, comme l’obtention du droit de vote pour les femmes. C’était une revendication nécessaire. Mais s’il s’agit d’écraser ou de remplacer l’homme, ce n’est pas bon.
Les femmes sont princesses, guerrières, tout ce qu’on veut, mais aussi servantes.
Le deuxième défi pour les femmes est de ne pas se disperser. Marie, la Sainte Vierge, est la fille bien-aimée du Père mais elle dit aussi d’elle-même qu’elle est la ‘servante du Seigneur’. Les femmes sont princesses, guerrières, tout ce qu’on veut, mais aussi servantes. Les femmes doivent revenir à l’essentiel, sinon elles se dispersent entre la vie famille, leurs activités, leur travail, les loisirs. Le troisième défi est de donner du sens à leur vie en déployant leurs talents. Qu’elles n’aient pas peur d’entreprendre, de regarder loin, de réussir leur vie.
Votre livre parle aussi du rapport à l’homme. Quel message avez-vous spécialement à cœur ?
La femme et le lien avec l’homme est vraiment important. La femme ne se fait pas toute seule, il y a une complémentarité entre Adam et Eve. Moi-même, je ne serais pas là où je suis sans mon mari. Le Seigneur a confié une mission aux deux, à Adam et à Ève. C’est cette juste complémentarité qui permet d’œuvrer vraiment dans le monde.
Pratique
Prochain congrès « Filles de Roi » à la Sainte-Baume les 7, 8 et 9 octobre 2022. Inscriptions sur Filles de Roi.