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Comment aider nos prêtres ? L’amitié au quotidien

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Corinne SIMON/CIRIC

Sortie de la messe de Pentecôte 2020 célébrée dans la paroisse Saint-Pierre de Charenton.

Alexandra Maclennan - publié le 06/05/22

Comment aider nos prêtres ? Aleteia poursuit sa série consacrée à la vie de nos paroisses. Le prêtre ne vit pas sur un nuage : le connaître et le recevoir comme un ami, partager nos repas et nos conversations en famille, seront pour lui et la communauté sources de joie et de paix (2/6).

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“Mis à part, mais pas séparés.” Cette parole marquante entendue en homélie de la messe chrismale à l’occasion du renouvellement des vœux sacerdotaux des prêtres, est extraite d’une citation du décret Presbyterorum Ordinis du concile Vatican II sur la vie des prêtres : “Par leur vocation et leur ordination, les prêtres de la Nouvelle Alliance sont, d’une certaine manière, mis à part au sein du Peuple de Dieu ; mais ce n’est pas pour être séparés de ce peuple” (I, 3). Nous sommes avec nos prêtres les membres du Corps du Christ qu’est l’Église. Nous le sommes grâce aux prêtres qui nous y introduisent et nous y renouvellent par les sacrements de l’initiation et de l’Eucharistie. Les prêtres, en retour, ne sont prêtres que par l’existence de fidèles à qui remettre les péchés, proclamer l’Évangile et apporter le Christ dans l’Eucharistie. Prêtres et fidèles prennent part au même sacerdoce royal (1 P 2, 9).

Partager le repas

Le prêtre diocésain répond à l’appel du Christ en vivant au milieu du monde. Appelé à vivre au milieu du monde en alter Christus, il ne vit pas sur un nuage au-dessus de nous. Jésus, auquel le prêtre est configuré, vivait parmi nous pendant sa vie terrestre, chez nous, avec nous. Son foyer était la vie des gens — non pas d’abord ses disciples, mais Lazare, Marthe, Marie, et même Zachée — avec qui il mangeait et dont il partageait les conditions, les maladies, les deuils, les épreuves, les tempêtes… Et la première Église en Europe n’est-elle pas née de l’invitation à séjourner de Lydie, dont le Seigneur venait d’ouvrir l’esprit, à Paul et ses compagnons (Ac 16, 15) ?

Alter Christus, le prêtre l’est non pas seulement dans la forme de sa vie parmi nous, mais aussi dans sa condition d’homme, avec ses aspirations, ses besoins d’activités créatives et physiques nécessaires à son épanouissement (…

La forme première de l’hospitalité n’a pas changé depuis les temps bibliques : le repas. Nos prêtres sont heureux de venir partager nos repas et nos conversations. Depuis les repas bibliques, préfigurations eucharistiques ou non, la table est un lieu pastoral de première importance, et Lydie l’avait bien compris. Mais on peut aussi inventer autre chose. Alter Christus, le prêtre l’est non pas seulement dans la forme de sa vie parmi nous, mais aussi dans sa condition d’homme, avec ses aspirations, ses besoins d’activités créatives et physiques nécessaires à son épanouissement comme au nôtre, et ses besoins affectifs aussi qu’il a en commun avec nous, même s’il les vit dans le célibat. 

Connaître ses prêtres comme des amis

Certes, chacun a son tempérament. Mais si nous ne nous sentons pas à l’aise avec un prêtre, c’est peut-être parce que nous ne le connaissons pas encore vraiment, ou parce que nous projetons une disposition ou une intention sur lui. L’épreuve du réel est la solution pour sortir de la projection. Le temps aide aussi. Tel prêtre dont nous n’avons pas osé nous approcher à une époque, nous le redécouvrons parfois plus tard, détendu, tout simplement parce qu’il est libéré d’un fardeau, d’un souci, d’une surcharge de responsabilités. 

Si nous sommes un peu créatifs dans nos manières de fraterniser avec nos prêtres, (…) les fruits à recueillir seront des fruits de joie, d’unité, de paix, pour nos prêtres, pour nous-mêmes, pour les autres et pour l’Église.

L’appel du réel : faire connaissance avec le prêtre en l’associant à nos vies quotidiennes, non par une charité mondaine interchangeable et indifférente à la personne singulière qu’il est, mais avec naturel. En lui faisant sentir qu’on l’aime comme un ami ou un membre de notre famille, comme une personne entière et unique, prêtre et homme, en lui faisant sentir qu’on a aussi besoin de lui et qu’on compte sur lui, sa compagnie, son avis sur les petites choses et sur les grandes. 

Des fruits de joie et de paix

Parce qu’ils ont fait des études, parce qu’ils côtoient des personnes d’horizons très divers, et parce qu’ils doivent de plus en plus savoir tout faire pour se débrouiller seuls, les prêtres sont des réservoirs de ressources insoupçonnées : culture littéraire, historique, philosophique, aide aux devoirs de maths, réparation d’une chaudière ou d’un tableau électrique, déménagement, jardinage, installation d’un aquarium, conseil immobilier… Les prêtres ont aussi souvent envie et besoin de faire du sport. Nous aussi. Alors, allons courir, faire du vélo, jouer au tennis avec eux ! Nous savons déjà, dans le monde du travail par exemple, qu’il n’y a rien de tel qu’un changement de lieu ou d’activité partagée pour se découvrir ou se redécouvrir. 

Si nous sommes un peu créatifs dans nos manières de fraterniser avec nos prêtres, si nous sortons un peu des cadres routiniers de la sociabilité ecclésiale pour vivre une relation naturelle, fluide, détendue, les fruits à recueillir seront des fruits de joie, d’unité, de paix, pour nos prêtres, pour nous-mêmes, pour les autres et pour l’Église. Car un prêtre heureux, épanoui, unifié dans ses relations avec les âmes dont il a la charge, c’est une Église qui va bien.

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AmitiéParoissePrêtreSolidarité
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