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« Venez vous reposer quelques jours au Village de François à Toulouse. Ce sont les pauvres et les petits de France qui vous le demandent et qui prendront bien soin de vous ». Sous les fresques de la Salle Clémentine, Etienne Villemain, responsable du Village de François, a fait honneur à sa réputation d’ « enfant terrible » – selon les mots du pape François – en invitant le pontife argentin en France pour soulager son genou. Arrivé en fauteuil roulant, le pape a confié d’un sourire qu’il se « méfiait » de ce que l’Esprit Saint pouvait inspirer à celui qui lui avait déjà soufflé en 2014 l’idée d’instaurer une Journée mondiale des pauvres.
S’il n’a pas répondu à l’invitation de venir à Toulouse, le pape François a confié aux 180 personnes réunies autour de lui sa joie de voir se déployer devant ses yeux cette « Eglise “hôpital de campagne” » ; une expression qu’il emploie depuis le début de son pontificat. Car ces Villages de François sont ces lieux où l’on « se préoccupe plus de ceux qui souffrent que de défendre ses propres intérêts » et où l’on prend « le risque de la nouveauté pour être plus fidèle à l’Évangile ».
Lancé en octobre 2020, le premier Village de François a ouvert ses portes à l’abbaye Sainte Marie du Désert, près de Toulouse. D’autres lieux de vie partagés entre des personnes fragiles, leurs accompagnateurs et des familles devraient ouvrir prochainement, à Lourdes et près de Pau. Le pape a salué ces initiatives en soulignant qu’elles contribuaient à faire redécouvrir la notion de village, « un tissu de relations humaines concrètes » où coexistent les « générations et le souci de respecter la Création qui nous entoure ».
Il a aussi rappelé que le premier Village de François avait ouvert dans une ancienne abbaye trappiste. « J’y vois pour vous un appel à mettre au cœur de votre expérience, en plus d’une vie simple et travailleuse, le soin et le développement de votre vie intérieure, de la relation à Jésus-Christ, qui peut seul combler nos cœurs assoiffés », a-t-il expliqué, devant des moines de l’ancienne abbaye qui avaient été conviés à cette rencontre.
Une grande joie
« C’est une grande joie d’être ici, de voir que le Village de François s’inscrit dans la continuité et la fécondité de notre vocation. Ce projet traduit bien l’inventivité de l’Esprit Saint », se réjouit l’ancien père abbé de l’abbaye cistercienne Sainte Marie du désert. « C’est toujours émouvant de retrouver le Saint-Père, ce pape qui a cette volonté incroyable de mettre les personnes les plus pauvres à la première place », confie Etienne Villemain. « On le sent plus fragile et plus fatigué que la fois précédente, à Assise, mais toujours aussi disponible quand il s’agit de rencontrer les plus vulnérables », poursuit-il.
Après avoir prononcé son discours, le pape François a salué chacune des personnes venues l’écouter. « Il y avait avec nous des membres des Apprentis d’Auteuil, d’Aux captifs la libération ou bien de l’Ordre de Malte… Certains sont arrivés hier soir en car, sont fatigués… Mais c’est une fête ! Tout le monde se mélange ! », s’enthousiasme Bénédicte Laroussinie du Village de François.
« On croit que l’Eglise n’est qu’un tapis de feuilles mortes », souffle pour sa part Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris, qui passe quelques semaines au Village de François. « Pourtant, sous les feuilles se cache bien un tapis de perce-neige… Tout cela me remplit d’espérance ! », souligne-t-il. Après avoir chanté la prière d’abandon de Charles de Foucauld, à la veille de sa canonisation, la délégation a quitté le Palais apostolique afin de rejoindre les jardins du Vatican pour une visite guidée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon. Demain, toute la délégation assistera aux dix canonisations place Saint-Pierre.