À l’occasion du festival de Cannes, qui aura lieu du 17 au 28 mai, rendons hommage aux cinéastes qui ont osé montré la vocation de prêtre dans leurs films. Encore récemment, la figure du prêtre est portée à l’écran avec le film Father Stu, un prêtre boxeur, dont on attend de connaître la date de sortie en France. S’ils se font plus rares qu’à l’époque, les prêtres gardent toujours une place de choix dans le cinéma, européen ou américain notamment. Et de nous rappeler que les prêtres sont parfois des héros. Voici quelques films marquants, oeuvres de fiction ou tirés d’histoires vraies comme celle du polonais Jerzy Popieluzsko ou de l’irlandais Mgr Hugh O’Flaherty, parce que nombreux sont ceux qui ont marqué l’Histoire.
Karl MaldenSur les Quais
Sur les quais (1954), film aux huit Oscars gagnés notamment grâce à la présence de Marlon Brando au casting, montre le père Barry, joué par Karl Malden, se lancer dans un discours passionné sur les quais du port. Il s’adresse aux dockers pour leur rappeler que le Christ est toujours parmi eux.
Dans Les Souliers de Saint-Pierre (1968), l’archevêque ukrainien Kiril Lakota, incarné par Anthony Quinn, revient au Vatican après vingt ans dans un goulag de Sibérie. L’homme a eu le temps d’éprouver pleinement sa foi, il rayonne d’une certaine autorité. Par un concours de circonstances, il se retrouve élu pape lors d’un conclave. Tirée du roman de Morris West, l’histoire campe un État vaticaniste en prise avec les tensions géopolitiques, entre la Chine communiste et l’Occident.
Jeremy IronsMission
Dans les années 1750, l’aventureux prêtre jésuite père Gabriel (Jeremy Irons) affronte la jungle tropicale d’Amérique latine pour aller convertir le peuple Guarani et parvient à gagner leur confiance grâce à la musique. Face aux assauts de l’armée portugaise, il refuse d’abandonner les Guaranis, jusqu’au martyre. Palme d’Or du festival de Cannes, la bande originale du Mission de Roland Joffé (1986) est composée par Ennio Morricone.
Claude LayduJournal d’un curé de campagne
Journal d’un curé de campagne, œuvre maîtresse de Georges Bernanos prend toute sa dimension dans l’adaptation au cinéma qu’en a faite Robert Bresson en 1951. On suit les questionnements intérieurs du jeune curé d’Ambricourt (Claude Laydu), en proie à l’alcool, à une mauvaise santé et à des paroissiens difficiles. Il tente jusqu’au bout de leur redonner la foi, malgré ses faiblesses. C’est une figure simple et bien humaine de saint prêtre, qui comprend au fil des épreuves que “tout est grâce”.
BelmondoLéon Morin, prêtre
En 1961, Jean-Paul Belmondo interprète brillamment le rôle de Léon Morin, prêtre et saint sans le savoir, confronté à une jeune veuve de guerre athée et communiste. Entre eux se noue un amour pourtant tu, mais agit surtout le travail de la grâce. Jusqu’à ce que la veuve s’ouvre enfin au spirituel.
FernandelLa saga Don Camillo
Du Petit monde de Don Camillo à Don Camillo et les contestataires, Fernandel a réenchanté de 1952 à 1972 la figure du prêtre avec son humour, son jeu bien à lui et la candeur due à son rôle et son tempérament. Il se bat contre l’ambitieux maire communiste Peppone, tandis qu’il protège les traditions. Les aventures de Don Camillo, encore aujourd’hui, font date dans l’esprit des Français.
Gregory PeckLa Pourpre et le Noir
La Pourpre et le Noir (1983), film de Jerry London, se déroule à Rome et conte la véritable histoire du prêtre irlandais Hugh O’Flaherty, incarné par Gregory Peck, qui sauva des milliers de Juifs et de soldats prisonniers pendant la Seconde guerre mondiale. Il monte un réseau de résistance incroyable en s’appuyant sur la neutralité du Saint-Siège. Les Nazis tentent alors de l’éliminer, en vain.
Christophe LambertLe Complot
Film polonais, Le Complot, d’Agnieszka Holland (1988) s’inspire de la vie de Jerzy Popieluszko, aumônier de Solidarnosc, assassiné par la police secrète communiste en 1984. Sorti seulement quatre ans après sa mort, il montre à quel point ce prêtre a marqué les esprits et les âmes. Christophe Lambert y interprète le père Alec, menacé par un officier de la police fanatique, bien décidé à briser le mouvement Solidarnosc pour sauver le régime communiste.
Brendan GleesonCalvary
Dans Calvary, de John Michael McDonagh (2014), le grand acteur Brendan Gleeson se glisse dans la peau d’un prêtre catholique sublime et tout irlandais, le père James. Menacé de mort par un paroissien venu se confesser, un compte à rebours est lancé, durant lequel le prêtre, pourtant innocent, cherche à sauver chacune de ses ouailles meurtries. Une magnifique fable sur le rachat des péchés par un prêtre tout donné à sa vocation.
Sean BeanBroken
Broken, série anglaise de six épisodes de Jimmy McGovern (2017), diffusée sur la BBC, met en vedette avec brio un prêtre compatissant envers les membres les plus vulnérables de sa paroisse. Lui-même faillible, notamment à cause d’une enfance traumatisante, le père Michael Kerrigan, interprété par Sean Bean, fait également face aux hypocrisies de son temps.
Vladimir ObsilLes Séminaristes
Situé dans un séminaire de Tchécoslovaquie dans les années 1980, le filmLes Séminaristes, de Ivan Ostrochovsky (2020), s’inspire de faits réels. Le père Coufar, joué par Vladimir Obsil, finit assassiné à cause de son intégrité et de sa foi en la Vérité, et pour avoir résisté aux répressions communistes. Au sein du séminaire, deux mouvements naissent entre les étudiants résistants et ceux qui se rallient à l’organisation collaborationniste Pacem in Terris, créé par le régime pour mieux contrôler l’Église.