Un sondage réalisé par l’Ifop, à la demande de l’alliance biblique en partenariat avec le journal La Croix, s’intéresse au rapport des Français à la Bible. Réalisée sur la base de plus de 2.000 réponses, cette étude sortie le 2 juin 2022 démontre un net recul de la connaissance et de l’intérêt des Français pour la Bible même si les chrétiens pratiquants restent familiers de ce texte sacré et désirent mieux le connaître.
La Bible n’est plus considérée comme une référence culturelle fondamentale pour les Français. En effet, 27% des Français possèdent une Bible contre 42% en 2001. La fréquentation de l’ouvrage a également baissé de 9 points depuis 2001 et concerne désormais 19% de la population française. Certains épisodes centraux de la Bible comme l’épisode de Marie, Joseph et Jésus ou encore de l’arche de Noé sont méconnus par 20% des Français, d’autres histoires secondaires comme les malheurs de Job ou l’aventure de Jonas sont ignorées de plus de la moitié des Français. Seul un cinquième des Français considère ce livre comme une référence culturelle présente dans la société française.
Les catholiques lisent autant la Bible que les protestants
Mais les chrétiens continuent de lire la Bible. Le Père Éric Morin, bibliste au Collège des Bernardins, constate avec surprise que les catholiques lisent autant la Bible que les protestants. C’est pour lui le signe que le travail réalisé à la suite du Concile Vatican II, affirmant que la vie chrétienne ne se nourrit pas seulement de sacrements mais aussi “de la lecture quotidienne, intelligente et savoureuse de la Bible”, a porté du fruit. Le sondage révèle de plus que la plupart des catholiques pratiquants désirent approfondir leur connaissance de la Bible, notamment par la lecture d’ouvrages spécialisés.
Si de nombreuses initiatives sont créées pour revivifier l’intérêt des Français pour la Bible, le Père Éric Morin rappelle que l’ “on rentre dans la Bible par la Bible.” Il veut signifier par-là que c’est lorsque l’on a goûté une fois à la Bible que naît le désir de l’explorer. En effet, “les [seules] raisons du succès de la Bible, c’est la Bible elle-même.” Il affirme ainsi que rien ne peut remplacer un contact direct avec l’ouvrage : “La Bible est une bibliothèque. Il faut pouvoir éprouver ses contradictions. La Bible ce n’est pas un message mais des messages.”
