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Et si flâner, c’était prier ?

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Valentine Leroy - publié le 02/07/22

"Il faut nous habituer au cœur à cœur avec Dieu, dans la solitude et le silence de sa création." Découvrez cette belle invitation de Guy de Larigaudie (1908-1940), un scout et aventurier légendaire, à l’aventure de Dieu.

Premier homme à relier la France à l’Indochine en voiture, Guy de Larigaudie a parcouru le monde, guidé par sa joie de vivre et son désir de Dieu. Dans Étoile au grand large, publié après sa mort en 1940 à l’âge de 32 ans, le lecteur découvre le testament spirituel de ce routier légendaire qui s’est toute sa vie efforcé de vivre la loi scoute.

Ce recueil fait de pensées écrites à la veille de la Seconde Guerre mondiale nous invite à l’émerveillement devant la Création. La flânerie en est un aspect : se laisser saisir par la beauté d’une fleur croisée au détour d’un chemin, d’un vol d’oiseau ou du parfum de l’air boisé et reconnaître dans ces merveilles, la marque de Dieu. La contemplation de la Création ouvre alors la voie de la prière. Chaque élément que le regard effleure est une porte d’entrée vers Lui. Comme l’apôtre, le flâneur se promène sans but, sinon celui de rencontrer le Christ. Il ne sait pas où il va mais sait vers Qui il va.

Le Christ ou l’Étoile au grand large

L’horizon du chemin est en en effet le Christ pour Guy de Larigaudie : “Cours l’aventure hardiment et la joie au cœur mais lorsque, l’heure venue, il te faudra passer à la seule aventure qui soit, le don total à Dieu, accepte.” :

“Il nous faut réapprendre la flânerie. Non pas celle où l’on promène un cœur vide et une âme sans pensée. Mais la flânerie féconde qui est comme une retraite en soi-même.

Au hasard des milles promenades solitaires, on découvre plus de trésors que n’en contiendront jamais tous les lagons secrets des îles de corail.

Il y a tant de profit à marcher sans but, seul dans la campagne, dans ce silence que l’on écoute avec stupeur à la descente de chemin de fer ou de voiture en venant de Paris. Le claquement d’un sabot sur les pierres, la plainte d’une charrue ou d’un joug, un oiseau qui chante, une eau qui murmure, un troupeau d’oies en alerte au passage du facteur, tous ces bruits ne rompent pas le calme mais remplissent et animent le silence.

La trépidation mécanique et le grondement sourd des grandes cités se sont tus.

Seules montent ces résonances du vent, de l’eau, des plantes, des bêtes et des hommes qui sont comme la respiration du monde. 

Il fait bon muser, prêtant l’oreille à cette longue chanson de la terre. Elle est propice aux souvenirs, aux rêves d’avenir, à la conversation familière avec Dieu. Elle est féconde, parce qu’il est plus facile de se sculpter une vie plus belle lorsque l’on peut la rêver ainsi avant de la vivre.

Il faut nous habituer au cœur à cœur avec Dieu, dans la solitude et le silence de sa création.”

(Étoile au grand large, Guy de Larigaudie, p.52-53)

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