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Pourquoi les catholiques se frappent-ils la poitrine à la messe ?

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Deloche Lissac I Godong

Valdemar de Vaux - publié le 09/07/22 - mis à jour le 20/07/23

Parmi les gestes fréquents lors de l’eucharistie on retrouve le fait de se frapper la poitrine. Certains fidèles le font avec componction, d’autres l’oublient. Qu’en dit le missel ? Retour sur le sens liturgique de ce rite.

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Ce pourrait être une métonymie. Même si elle est peu usitée, l’on connaît en général l’expression “battre sa coulpe”. En confondant la poitrine et la faute – “culpa” en latin – la locution exprime bien l’intention de celui qui reconnaît sa faute, même s’il ne se frappe pas la poitrine. Sait-on que cette expression est d’origine liturgique ? 

Dans le missel, les rubriques, ces indications sur les gestes à observer, indiquent qu’en disant les paroles “oui j’ai vraiment péché”, au milieu du “Je confesse à Dieu”, on se frappe la poitrine. Et encore, dans la version originale latine, on le fait trois fois en disant “mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa” (“c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute”).

Un geste déjà présent dans l’Ancien Testament

Un geste déjà présent dans l’Ancien Testament : “Oui, je me repens […], je me frappe la poitrine.” (Jr 31, 19). La signification d’un tel rite est simple : il s’agit de marquer sa contrition. La reconnaissance de nos fautes, exprimée dans les mots, se traduit aussi dans notre corps, parce que la liturgie recherche sans cesse l’harmonie entre le corps et le cœur. Lequel est le siège des intentions de l’homme, bonnes et mauvaises. 

Pour nous-même, se frapper la poitrine est donc un moyen d’accorder notre parole à nos actes. Mais pour les autres, c’est aussi une forme d’accusation devant la communauté : “c’est vraiment moi qui ai fauté !”. Qui rappelle que le péché est un acte social qui brise la communion, même s’il ne s’agit “que” de mauvaises pensées…

Si la chose n’est plus mentionnée dans le missel rénové après Vatican II, la tradition est parfois demeurée de se frapper la poitrine pendant l’Agnus. En chantant “prends pitié de nous”, certains se frappent aussi la poitrine, dans une même volonté de se reconnaître pécheur devant le Père de miséricorde. Avant de le faire à la fin de la troisième litanie : “donne-nous la paix”.

Pénitence et ouverture à la grâce de Dieu

Pourtant, dans ce cas-là, n’est-ce pas une autre signification qui est en jeu ? Résumée par cette parole du Nouveau Testament : “Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.” (Ap 3, 20). Se frapper la poitrine est ici une façon de montrer que nous ouvrons la porte de notre cœur à Celui qui vient nous visiter.

Les deux idées, de pénitence et d’ouverture à la grâce de Dieu, sont présentes lorsque nous nous frappons la poitrine pour la troisième fois à la messe. Même si le missel actuel ne dit rien, l’usage le plus courant est de le faire en s’inclinant et en disant : “Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri”. Ici encore, indignes créatures éloignées du Père, nous lui demandons de venir chez nous, avec son Corps réellement présent dans l’hostie que nous nous préparons à recevoir, pour faire, en nos cœurs, sa demeure.

Tags:
LiturgieMesse
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