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La Bible rapporte que Jonas, fils d’Amittaï, reçut un jour cette injonction divine : “Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, et proclame que sa méchanceté est montée jusqu’à moi.” (Jon 1, 2). Mais Jonas prit peur et s’enfuit en direction de Tarsis, pensant ainsi échapper au regard de Dieu. Il embarqua sur un navire à Jaffa. C’est alors que le Seigneur fit abattre sur les flots une grande tempête, menaçant l’embarcation et son équipage de sombrer… La panique gagne bientôt les marins pourtant aguerris, ils allèrent même jusqu’à prier chacun leur dieu tout en allégeant le poids du navire en lançant à la mer la cargaison. Curieusement, seul Jonas n’était pas saisi par cette agitation et dormait même dans la cale “d’un sommeil mystérieux” rapporte la Bible. Cette attitude surprit le capitaine qui le réveilla et l’interrogea :
“Qu’est-ce que tu fais ? Tu dors ? Lève-toi ! Invoque ton dieu. Peut-être que ce dieu s’occupera de nous pour nous empêcher de périr. Et les matelots se disaient entre eux : Tirons au sort pour savoir à qui nous devons ce malheur.” Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas”.
Après l’avoir interrogé, les marins comprirent que Jonas cherchait à échapper à Dieu et que c’était là le motif des flots déchainés. Jonas leur demanda dès lors de le jeter à la mer afin d’apaiser la colère de Dieu et par la même la tempête. Alors seulement les flots se calmèrent…
Avalé par un grand poisson…
Mais les aventures extraordinaires de Jonas ne faisaient que commencer. Le Seigneur ordonna en effet à un grand poisson ou “dag gadol” en hébreu (la Bible n’emploie pas le terme même de baleine qui interviendra plus tard au fil des traductions successives) d’engloutir Jonas. Celui-ci demeura dans ses entrailles pendant trois jours et trois nuits. Ce fut alors l’occasion pour Jonas de méditer sur son sort, d’invoquer de manière poignante son Dieu et d’adresser l’une des plus belles prières qui soit (Jon 2, 3-10) :
“Dans ma détresse, je crie vers le Seigneur, et lui me répond ; du ventre des enfers j’appelle : tu écoutes ma voix. Tu m’as jeté au plus profond du cœur des mers, et le flot m’a cerné ; tes ondes et tes vagues ensemble ont passé sur moi. Et je dis : me voici rejeté de devant tes yeux ; pourrai-je revoir encore ton temple saint ? Les eaux m’ont assailli jusqu’à l’âme, l’abîme m’a cerné ; les algues m’enveloppent la tête, à la racine des montagnes. Je descendis aux pays dont les verrous m’enfermaient pour toujours ; mais tu retires ma vie de la fosse, Seigneur mon Dieu. Quand mon âme en moi défaillait, je me souvins du Seigneur ; et ma prière parvint jusqu’à toi dans ton temple saint. Les servants de vaines idoles perdront leur faveur. Mais moi, au son de l’action de grâce, je t’offrirai des sacrifices ; j’accomplirai les vœux que j’ai faits : au Seigneur appartient le salut”.
Dieu écouta Jonas et ordonna au poisson de le rejeter sur la terre ferme. Alors, seulement, Jonas obéit au Seigneur et partit pour Ninive afin d’annoncer la destruction de la ville qui n’avait pas écouté la parole divine.
Une préfiguration de la Résurrection
Cet épisode extraordinaire de la Bible a depuis longtemps questionné les biblistes et n’a cessé d’inspirer les artistes. Ces trois nuits et journées pendant lesquelles Jonas s’est trouvé dans le ventre de la baleine, entre vie et mort, ne sont pas sans rappeler celles que le Christ connaîtra après sa Crucifixion. Passant de la mort à la vie après avoir été rejeté de la baleine, c’est en effet une nouvelle vie qui attend Jonas, une vie exclusivement consacrée à Dieu et au message qu’il se devait d’apporter aux habitants de Ninive. Le signe de Jonas, que Jésus invoquera lui-même, pourra dès lors faire l’objet d’une méditation par tout chrétien.