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Vers 575, dans les grandes rues marchandes de la ville d’Emèse (aujourd’hui Homs en Syrie), les gens pressent le pas en passant à côté du vieux mendiant vêtu d’un sac qui leur jette des coquilles de noix en criant qu’il les baptise. Voilà quelque temps que la ville connaît Syméon. Sortit d’on ne sait où, le vieux fou erre dans les rues en importunant les braves gens. Il pousse des cris d’animaux, effraie les passants, chante à tue-tête… Même ceux qui le prennent en pitié finissent par le trouver insupportable à force. Pourtant, la seule folie qui frappe Syméon est celle de Dieu.
En effet, dans les quartiers moins fréquentés de la ville, Syméon se rend auprès des pauvres, des prostituées et des malades. Après trente ans dans le désert à chercher la sainteté, le vieil ermite, brûlant du feu de Dieu, a quitté son compagnon Jean et est revenu parmi les hommes, soucieux de leur salut. Il convertit, bénit et guérit les affligés, exorcise les démons, dénonce les crimes des méchants, et sauve les repentants. Mais il se rend agaçant aux yeux de tous en jouant le fou. Il ne faut en aucun cas qu’on le remercie ! Cela pourrait entacher l’humilité nécessaire pour atteindre le royaume de Dieu. Mieux vaut qu’on le croit fou et qu’on le chasse. Saint Paul n’écrivait-il pas :
“Que personne ne s’y trompe, si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage” (1 Co 3, 18).
Seul le diacre Jean perce à jour la véritable nature de Syméon, après que celui-ci l’ait sauvé d’une calomnie infâme. Jean lui jure de garder son secret. Vers 590, Syméon, qui sent sa fin proche, vient trouver le diacre et lui raconte sa vie. Il meurt deux jour plus tard. Alors qu’on l’enterre sans cérémonie, ceux qu’il a converti entendent une chorale céleste accompagner son humble cortège.