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Tous à l’égale distance d’Adam et de Jésus-Christ

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Christian Lancrey-Javal - publié le 31/07/22

Le père Christian Lancrey-Javal commente l’évangile du 18e dimanche ordinaire (Lc 12, 13-21). Depuis la chute d’Adam, l’homme cherche le salut dans les illusions de l’argent, du pouvoir ou du plaisir. Ce n’est pas le progrès qui sauve, c’est l’amour.

Elle est de tous les temps l’histoire de cet homme avide de jouir de ses biens, de profiter de ses revenus. Rien de nouveau sous le soleil, dit l’Ecclésiaste (dont nous avons entendu un passage avec la première lecture : Qo 1, 2), qu’on appelle maintenant le livre de Qohéleth pour le distinguer du livre de l’Ecclésiastique, dont on a également changé le nom en livre du Siracide. Ces changements de nom sont de la paille ou du vent, rien de nouveau sous le soleil. Notre condition mortelle est la même, Dieu seul est bon — souvenez-vous dimanche dernier : « Si vous qui êtes mauvais savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 13). L’Esprit-Saint et la vie éternelle.

Le progrès humain : un jeu à sommes nulles

Il voulait profiter de ses richesses. Tu es fou, lui dit Dieu. Fou, vraiment ? Est-ce folie de vouloir jouir de la vie ? La leçon de cette parabole est son caractère intemporel, le fait que vingt siècles après nous soyons pareils à cet homme qui voulait du bon temps. Quoi qu’on en dise, on n’a pas, sur le plan humain, beaucoup changé en deux mille ans. Pour le dire clairement, le progrès humain n’existe pas. Il existe un progrès technique, éblouissant, qui s’est accéléré de façon vertigineuse, ouvrant des possibilités jusqu’alors inconnues, mais le progrès moral n’existe pas : l’être humain n’est ni meilleur ni pire que par le passé. 

On a encore vu aux dernières campagnes électorales l’opposition entre ceux qui se lamentent de ce qu’on a perdu, et ceux qui promettent que ce sera mieux demain, progressistes ceux-ci, contre réactionnaires ceux-là, optimistes contre pessimistes. Les deux se trompent : l’homme n’est ni meilleur ni pire car le progrès moral sur le plan collectif est un jeu à sommes nulles. Ce que nous gagnons d’un côté, nous le perdons de l’autre : les avancées sociales qui nous rendent si fiers, la promotion des différences, l’accueil des étrangers, la valorisation des minorités, s’accompagnent d’autant de régressions en matière de respect de la vie, naissante et déclinante, des personnes âgées, fidélité des couples, gratitude pour la patrie, protection de la famille.

Le progrès moral est un jeu à sommes nulles. La sagesse chrétienne ne pense pas que c’était mieux avant ni que nous serions plus intelligents que les générations passées. Voyez avec quel mépris on parle de « retour au Moyen Âge » — alors que le Moyen Âge a donné tant de penseurs, d’artistes et de saints à imiter.

Une parabole de la Chute

Il n’existe pas de progrès moral sur le plan collectif. Telle est la signification profonde de la doctrine du péché originel dont la parabole de ce dimanche est une parfaite illustration : c’est une parabole de la Chute, quand l’homme parvenu au faîte du Temple se jette de lui-même en bas. Nous sommes tous « fils d’Adam », suivant l’expression répétée des Psaumes, à égale distance du premier homme pécheur, Adam.

Nous avons tous le même lien au péché originel, la même tentation de rompre avec Dieu, de faire un mauvais usage des biens qui passent au lieu de nous attacher aux biens qui demeurent (prière d’ouverture du 17e dimanche). Tous, nous sommes à égale distance d’Adam quels que soient les siècles qui se sont accumulés et sont susceptibles de s’ajouter. Nous sommes tous à égale distance d’Adam et de son péché, et c’est pourquoi il est vital de recevoir le baptême dès la naissance pour couper ce lien. 

Et pour retrouver le vrai lien originel d’amour de Dieu notre Père, le Créateur du monde, et vivre dans le Christ et l’Esprit-Saint l’égalité entre nous, riches et pauvres, hommes et femmes, natifs ou étrangers. Car c’est la Bonne Nouvelle : nous sommes tous aussi à égale distance de Jésus-Christ ! 

Seul l’amour sauve l’homme

Sur l’absence de progrès moral, le pape Benoît XVI a livré une remarquable analyse dans son encyclique sur l’Espérance (Spe salvi, 2007) : il montre que chaque génération doit construire et accéder à sa propre liberté (n. 24-26). Le remplacement, dans la mentalité moderne, de la foi en Dieu en une foi dans le progrès est une illusion car le progrès technique dépend de l’usage que nous en faisons : « La science peut beaucoup contribuer à l’humanisation du monde et de l’humanité. Cependant, elle peut aussi détruire l’homme et le monde si elle n’est pas orientée par des forces qui se trouvent en dehors d’elle ». Ce n’est pas la science qui sauve l’homme. L’homme est sauvé par l’amour.

L’argent n’a jamais sauvé personne. Seul l’amour. Car ce progrès moral impossible sur le plan collectif est possible sur le plan personnel par la grâce de Dieu, par la suite du Christ ! C’est même le sens de la vie ! Vous vous demandez quel est le sens de la vie ? Nous rapprocher de Jésus-Christ.

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HomélieJésuspéchés
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