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La paroisse Saint-Vincent de Saint-Malo fête en 2022 le cinquantième anniversaire de la renaissance de sa cathédrale. Tout l’été, le chœur restera pavoisé des couleurs sang et or de saint Vincent de Saragosse et la traditionnelle procession mariale du 15 août vient couronner tout particulièrement cet événement. La cathédrale restaurée a été inaugurée à la Pentecôte 1972. Le chantier (1944-1972) aura duré vingt-huit ans !
La cathédrale mutilée
Le 6 août 1944, un tir effectué depuis le bassin par une vedette d’une flottille allemande “dégomme” le clocher. En s’effondrant, la flèche perce la voûte.
Du 9 au 14 août 1944, les bombardements alliés détruisent la ville intra-muros à 80%. La cathédrale brûle. Les toits de la nef et du collatéral sud, la tribune d’orgues et la sacristie sont gravement endommagés. Mais la cathédrale reste debout sur le rocher qu’elle avait épousé. Un chantier hors norme débute en 1951 sous la direction des Monuments historiques.
La reprise du culte
Dès 1945, on déblaie les matériaux à l’intérieur et autour de la cathédrale. Le collatéral nord, isolé par des cloisons provisoires, est rendu au culte. Ainsi, une première messe est dite le 13 mars 1945, avec des cloches remises en service dans une tour encore fragilisée.
En 1952, une première tranche de travaux permet d’utiliser une partie de la nef et du collatéral sud. La nouvelle chapelle du Saint-Sacrement est livrée au culte en août 1954, à l’occasion du dixième anniversaire de la Libération de Saint-Malo. A cette date la ville est quasiment reconstruite, mais la cathédrale n’a toujours pas de flèche ! Les Malouins s’impatientent ! On pose les premiers vitraux, mais il faut encore régler la question de l’orgue, étayer le transept pour supporter le clocher, avant de remettre en place les stalles et la chaire. La croix de cuivre est fixée au sommet de la nouvelle flèche le 7 juin 1971. Le maître-autel, installé à la croisée du transept, est consacré le 11 juillet 1971.
Enfin, dans une ville en liesse, le dimanche 21 mai 1972, neuf évêques entourent monseigneur Gouyon qui s’exprime ainsi :
“À cette ville féconde en grands hommes comme pas une, manquait le symbole de son âme, elle l’a retrouvé. Elle peut désormais poursuivre son destin avec la même résolution. Puisse-t-il être un destin de concorde entre ses habitants, de justice sociale, de fraternité et de paix ! Il y a un lien incontestable entre la beauté de l’église et l’union la plus intime d’une âme avec son Dieu. Comme évêque, je me réjouis que cette cathédrale restituée dans ses dimensions primitives, puisse désormais redevenir le lieu de l’échange entre Dieu et les hommes, le lieu du sacrifice et le lieu de la grâce, et que l’envolée de ses colonnes, l’originalité de son chœur qui se situe au niveau de la rue, c’est-à-dire au niveau de la vie, la merveilleuse clarté qui filtre à travers ses vitraux favorisent la rencontre du Chrétien avec son Dieu.”