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“Nous sommes deux sœurs jumelles, nées sous les signe des Gémeaux…” : beaucoup connaissent sans doute les quelques notes de cette ritournelle chantée par Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans la comédie musicale phare de Jacques Demy. Ce ne sont pas les Demoiselles de Rochefort à qui l’on a affaire, mais bien aux sœurs jumelles dont les destins sont intimement liés, jusque dans la vocation : Telma et Velma.
Mère Velma et Mère Telma sont toutes deux nées un 9 novembre à Morelia, au Mexique, au sein d’une famille catholique. Animées d’une foi fervente, elles ont pris l’habit en intégrant la congrégation des Filles de Marie Immaculée de Guadalupe. Un choix commun qui n’est pas dû à la télépathie, mais qu’elles expliquent en partie par leur proximité relationnelle et leurs goûts similaires : “Nous pensons toutes les deux plus ou moins la même chose, et il nous arrive d’acheter exactement les mêmes choses aussi !”.
La chose la plus importante de notre vie est Dieu, alors la chose la plus précieuse que nous puissions faire est de Lui consacrer notre vie.
Aujourd’hui, les deux sœurs de 38 ans vivent et témoignent de leur foi sur un territoire bien particulier, marqué par la violence et la pauvreté, le Guanajuato. Le Guanajuato est le théâtre d’une guerre sans foi ni loi entre narcotrafiquants et cartels de drogue. Explosions, tirs à bout portant et règlements de comptes sont le quotidien des habitants.
Au milieu de ce déferlement de violence, Velma et Telma tentent de maintenir à flot les âmes des élèves dont elles ont la charge. Elles dirigent, chacune dans une ville différente, un collège. Rien de facile lorsque les élèves sont baignés dans la violence, l’hypersexualisation ou les idées progressistes comme la théorie du genre, où la religion et la foi apparaissent comme surannées.
La vocation religieuse surgit très tôt pour ces deux femmes. Velma est marquée par un accident de voiture qui la paralyse de nombreux mois et la pousse à réfléchir au sens qu’elle veut donner à sa vie. Petite fille, elle se dit alors que “la chose la plus importante de notre vie est Dieu, alors la chose la plus précieuse que nous puissions faire est de Lui consacrer notre vie”.
Difficulté des jeunes à accepter le renoncement
Velma donne le ton, et Telma la suit progressivement sur le chemin de la vocation, bien que plus réticente à quitter sa famille. Pourtant, elle y parvient, car “rien n’est impossible à Dieu”. La séparation se révèle difficile, d’autant que les jeunes filles n’ont que 17 ans au moment de faire leur entrée dans la congrégation choisie. Les parents de Velma et Telma voient ainsi leurs deux seules filles partir d’un même mouvement vers la vie religieuse. Un déchirement pourtant mûrement réfléchi.
Pour les deux sœurs, le manque de vocations provient en grande partie de la difficulté des jeunes à accepter le renoncement, et à prendre le risque du sacrifice. En réalité, il s’agit moins d’une crise des vocations que d’une “crise des réponses”, car Dieu, lui, continue d’appeler ! Que la vocation concerne le mariage ou la vie religieuse, elle ne suscite plus l’adhésion car les jeunes refusent de s’engager durablement. Dans le cas du mariage, cette tendance ne cesse de se confirmer, d’autant que l’État participe directement à la déconstruction de l’identité familiale et à la désacralisation du mariage, selon les religieuses. Jusque dans les manuels scolaires, la famille est attaquée, et les deux sœurs se retrouvent bien souvent face à des jeunes considérant le mariage démodé ou l’Église rétrograde. Une situation dramatique face à laquelle elles appellent les catholiques à faire preuve de courage et à ne pas laisser le confort du silence et de l’inaction prendre le dessus. Et Velma de conclure : “La vérité demeure la même. Ce qui est mal est mal même si tout le monde le fait, et ce qui est bien est bien même si personne ne le fait.”