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N’en déplaisent aux auteurs du rapport parlementaire publié il y a tout juste un an, appelant de leurs vœux une “déconstruction des stéréotypes de genre”, ces derniers sont loin d’être éradiqués. De nouveaux résultats de l’étude Elfe, publiés ce jeudi 6 octobre, s’intéressent aux jeux des enfants et à l’influence de la fratrie sur les activités ludiques.
Lancée en 2011, l’étude Elfe est la première étude longitudinale française d’envergure nationale. Portée par l’Ined et l’Inserm, elle s’intéresse au développement d’un panel de 18.000 enfants, nés en France métropolitaine en 2011, sur une durée de 20 ans. L’objectif de cette vaste étude est d’aider à définir des stratégies pour améliorer le développement, la santé et la socialisation des enfants, et à formuler des recommandations de politiques sociales et de santé publique. À mi-parcours, elle a présenté de nouveaux résultats ce jeudi 6 octobre, évoquant notamment le rôle de la fratrie dans la socialisation de genre des enfants.
82% des filles jouent presque tous les jours à la poupée
L’étude souligne qu’il existe, et ce, dès le plus jeune âge, de forts écarts entre filles et garçons dans les pratiques ludiques. À deux ans, 82% des filles jouent tous les jours ou presque à la poupée, contre 19% des garçons. À l’inverse, 89% des garçons s’amusent avec des petites voitures, contre 32% des filles. S’agit-il d’un attrait inné, naturel, instinctif, vers des jouets qualifiés désormais de “genrés” ? Ou bien, comme le suggère le rapport sur les stéréotypes, sont-ce les parents qui ont cédé au conformisme et à la facilité en mettant entre les mains de leur progéniture des jouets considérés comme spécifiques à leur sexe ? Peut-être un peu des deux.
Des écarts qui diffèrent néanmoins selon la composition de la fratrie. Un enfant qui n’a que des grands frères ou au contraire que des grandes sœurs, sera plus enclin, selon un “effet d’entraînement”, à adopter les jeux de ses aînés.