“Prier une dizaine de chapelet chaque jour est devenu pour moi un réflexe, confie à Aleteia Hermine, une Parisienne de 37 ans. J’ai besoin de me reconnecter à Dieu et de me recentrer ainsi sur l’essentiel dès que j’ai quelques minutes entre deux rendez-vous. Quand j’ai pris cette habitude, je me suis offerte un très joli chapelet en perles améthystes, ma pierre et ma couleur préférée. Je voulais qu’il colle à mon style, qu’il soit comme un bijou. Il est pour moi doublement précieux. “En verre, en bois, en acrylique, en pierres semi-précieuses, en crochet ou en corde, transparentes, nacrées ou colorées… Des chapelets de tous les styles envahissent les vitrines des boutiques (réelles ou virtuelles) avec des objets de dévotion. Jolis, précieux ou ludiques… Comme Hermine, de plus en plus de personnes achètent des modèles qui correspondent à leur goût et à leur style.
“Depuis quelques années, je remarque un intérêt significatif de nos clients pour des chapelets de tous les styles et pour tous les âges. Nous avons enregistré une augmentation de 40% de ventes des chapelets en un an. Mais ce qui est intéressant, c’est le changement dans l’approche : ceux qui cherchent à acheter un chapelet veulent un objet qui s’harmonise avec leur personnalité. Et parce que ce dernier plaît, il devient alors naturellement l’accessoire indispensable à avoir toujours dans sa poche”, explique Armelle Pecqueriaux à Aleteia.
La fondatrice de Catho Rétro, le e-concept store chrétien de référence, a vite remarqué cet engouement. Depuis, elle a diversifié largement son offre : parmi les plus populaires, des chapelets fluo, crochetés, mais aussi des chapelets-colliers en or 18 carats… Plus joli, plus fun, plus raffiné, le chapelet se fait accessoire spirituel qu’on accroche à son téléphone ou autour de son cou.
Bien qu’un chapelet soit avant tout un outil de prière, il est censé motiver à l’utiliser plus souvent. Cela signifie qu’il doit attirer le regard.
“Je pense qu’il s’agit d’un vrai plaisir de prendre en main un objet de dévotion qui correspond au goût de la personne qui le possède. Mais ce n’est le seul but. Bien qu’un chapelet soit avant tout un outil de prière, pour moi personnellement, il est censé me motiver à l’utiliser plus souvent. Cela signifie qu’il doit attirer mon regard”, confie de son côté Dominika Butkiewicz. Cette jeune femme s’est lancée à son tour, il y a plus de deux ans, dans la fabrication des chapelets en pierres semi-précieuses.
Si de plus en plus de personnes choisissent d’acheter un chapelet loin des modèles classiques, il y en a même ceux qui aiment les collectionner : l’un va sur la table de nuit, l’autre dans la voiture, un autre dans le sac à main ou dans la poche. Le but ? Qu’il soit à portée de main pour pouvoir prier partout et à tout moment.
Et pourquoi pas un chapelet pour le bébé ?
Et pourquoi ne pas mettre son bébé sous divine protection en lui offrant son premier chapelet doux et coloré ? C’est l’idée de Jeanne et Gwanaëlle, deux sœurs originaires de Lyon. En créant en 2020 Mon premier chapelet, petite marque de chapelets pour enfants, toutes les deux voulaient redonner à cet objet perçu trop souvent comme désuet sa place grâce à un univers coloré et ludique de leurs créations. “Le fils de ma sœur, a reçu comme cadeau de baptême un grand chapelet en bois un peu poussiéreux et surtout pas adapté ni aux mains ni à la bouche d’un bébé ou d’un petit enfant. C’est comme ça que l’idée est née : faire des chapelets pour enfants dans une matière parfaite par sa douceur et sa solidité”, raconte à Aleteia Jeanne fière de souligner qu’en deux ans, 5000 chapelets fabriquées à la main ont été vendus.
“Je suis surprise et ravie que les gens soient si emballés par le concept. D’ailleurs d’autres marques ont repris l’idée. Offrir un chapelet dès le plus jeune âge est le meilleur moyen de faire découvrir à l’enfant la prière. Avec son hochet, conclut Jeanne, il pourra participer à la récitation du rosaire en famille”, conclut-elle.
Marier l’utile à l’agréable, le ludique et l’inspirant, le beau et le spirituel… Avec une telle variété de chapelets, pas d’excuse pour ne pas se mettre à réciter régulièrement cette prière “merveilleuse de simplicité et de profondeur qui n’est rien d’autre que contempler avec Marie le visage du Christ”, disait en 2003 le papeJean Paul II, proclamant cette année-là comme année du Rosaire.