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Jusqu’au IVe siècle, la croyance dans le purgatoire est attestée par les suffrages offerts par les chrétiens pour honorer la mémoire de leurs défunts. Mais la doctrine du purgatoire n’a été formulée qu’à partir du Concile de Lyon II, en 1274. C’est alors que le Magistère de l’Église parle pour la première fois de “peines purgatoires”. Le Concile de Florence (1441) évoque aussi une purification après la mort grâce à des “peines purgatoires”. Mais c’est surtout au Concile de Trente (1547) que l’Église formule la doctrine de la foi relative au purgatoire. Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme ainsi que “ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel . L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés” (CEC 1030-1031). Sur quel texte biblique se base cette doctrine ? Le purgatoire est-il mentionné dans la Bible ?
Les bases bibliques du purgatoire
“Sans que le mot “purgatoire” soit prononcé dans la Bible, la réalité en est présupposée”, explique à Aleteia Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, précisant que “le livre des Martyrs d’Israël (ou livre des Maccabées) montre que les juifs priaient pour les défunts dans l’espoir qu’ils soient délivrés de leurs péchés par-delà de la mort”. Puis, ils se répandirent en supplications pour demander que le péché commis soit entièrement effacé. Le noble Judas exhorta la troupe à se garder de tout péché, ayant sous les yeux le malheur de ceux qui avaient succombé pour avoir commis cette faute. (2 M 12, 42). “De la même façon, le Nouveau Testament évoque souvent l’existence du purgatoire, toujours sans le mentionner. Ainsi, saint Paul parle d’un salut “comme à travers le feu” (1 Cor 3, 10-15)”, indique Don Paul Denizot. Il est à noter d’ailleurs que jusqu’à la fin du XIIe siècle le mot “purgatoire” n’existe pas comme substantif. On ne dit pas “le purgatoire” mais “le feu purificateur”. Voilà pourquoi on pourrait penser que le feu dont parle saint Paul fait référence au feu du purgatoire.
Le Catéchisme de l’Église catholique précise d’ailleurs à ce sujet que “la tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu purificateur” (CEC 1031). “Nous pouvons aussi se référer au texte de l’évangile de Matthieu : “Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou” (Mt 5, 26)”, indique encore Don Paul Denizot.
Les vivants se soucient du sort de leurs défunts
Si ces textes bibliques ne suffisent pas à eux seuls développer une doctrine du purgatoire, “ils recoupent, sous l’angle pratique plutôt que théorique, les observations des historiens sur les prières pour les morts au début de l’ère chrétienne”, indique père Jean-Marc Bot dans son ouvrage Le purgatoire, traverser le feu d’amour (ed. Emmanuel). Et de conclure : “Les premiers siècles du christianisme montrent abondamment que les vivants se soucient du sort de leurs défunts. Au-delà de la sépulture ils gardent avec eux des liens désintéressés : au lieu d’invoquer leur protection, ils cherchent à les aider par des prières capables de leur obtenir paix et rafraîchissement.”