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Certains de nous ont appris cette règle : si l’on veut communier à la messe, il faut être arrivé avant l’offertoire. On peut comprendre en effet qu’il faille s’être préparé un minimum, avoir fait hommage au Seigneur de son existence et participé à sa mort et à sa résurrection lors de la consécration pour pouvoir se nourrir de son corps livré. Pourtant, cette règle, qui a existé, n’apparaît pas dans le code de droit canonique de 1983, celui actuellement en vigueur. Alors même que, depuis le travail pastoral au début du XXe siècle du saint pape Pie X, les fidèles communient très régulièrement. Auparavant, on allait davantage à la messe mais l’on communiait peu, désormais c’est souvent l’inverse.
Pour encourager la communion, source de grandes grâces pour la vie chrétienne des fidèles, les règles n’ont donc pas cessé d’être assouplies au cours du siècle dernier. Au risque de rendre banal l’acte lui-même de “consommer ” Dieu pour qu’il nous consume. Avec l’avantage de rendre le don du Christ plus proche et sûrement plus agissant. Demeurent tout de même des préceptes pour s’approcher de la communion. Et d’abord, c’est un commandement de l’Église, celui de communier au moins une fois par an, autour de la fête de Pâques. Avec, pour s’y préparer, une confession annuelle obligatoire. La vie chrétienne, nous enseigne cette règle, nécessite de puiser à la source, de se nourrir du pain de vie qui transforme nos cœurs pour les rendre ardents à faire le bien.
Faire de la place au Sauveur
Si l’on communie davantage, il faut s’approcher, explique le code de droit canonique, en ayant jeûné au moins une heure avant, sans manger ni boire que de l’eau et des médicaments. Même le café ou le thé rompent le jeûne…Ce délai a été drastiquement raccourci en un siècle puisqu’il était de plusieurs heures, obligeant le plus souvent à aller à la messe tôt le matin. Pour accueillir le Sauveur qui vient réellement en nous, il faut lui faire la place, aussi bien matériellement – il est vraiment corps – que spirituellement ! Lui faire la place spirituellement, avoir son âme prête à recevoir Jésus, appelle un autre précepte : ne pas avoir de péché mortel sur la conscience, lequel est tout péché qui nous coupe de la grâce de Dieu. Être séparé et communier : voilà deux antonymes qu’il faut réconcilier, par le sacrement du même nom. Dès lors, la place est prête pour Jésus.
Ces règles rappelées, le retard est donc laissé au discernement du fidèle. Le prêtre, bien évidemment, ne peut pas savoir à quel moment est arrivé celui qui se présente à lui. En revanche, nous-même pouvons évaluer notre part de responsabilité dans ce retard, l’éventuelle négligence qui en est la source, le besoin que nous avons de nous priver pour purifier notre désir de Dieu, ou bien au contraire la bonne disposition dans laquelle est notre âme.