Devant la foule rassemblée place Saint-Pierre pour ce quatrième dimanche de l’Avent et à quelques jours de Noël, le pape François, qui a eu 86 ans la veille, a loué les qualités de ceux qui, à l’instar de Joseph, savent renoncer à leurs « projets parfaits » pour s’ouvrir à un avenir proposé par Dieu. Durant l’Angélus, François a retracé l’histoire de Joseph, cet « homme juste, sur le point de se marier », et qui devait alors rêver d’une « belle famille, avec une femme affectueuse, beaucoup d’enfants, et un travail décent ». Mais soudain, a repris le Pape, « ces rêves se heurtent à une découverte déconcertante : Marie, sa fiancée, attend un enfant et cet enfant n’est pas le sien ».
François a alors donné les deux options qui se présentaient à saint Joseph. La première consistait à dénoncer Marie et « à lui faire payer le prix de sa prétendue infidélité ». La seconde était d’annuler les fiançailles en secret, « sans exposer Marie au scandale ». C’est au moment où Joseph fait le choix de cette « voie de la miséricorde » que « Dieu allume une lumière nouvelle dans son cœur ». Il lui annonce que la maternité de Marie ne vient pas de la trahison mais « qu’elle est l’œuvre de l’Esprit Saint, et que l’enfant qui naîtra est le Sauveur ».
« Il faut accueillir les surprises de la vie, les crises aussi »
C’est donc au cœur de la crise que Dieu a offert à Joseph une grâce totalement inattendue. « Joseph devra renoncer à ses certitudes rassurantes, à ses projets parfaits, à ses attentes légitimes et à s’ouvrir à un avenir à découvrir », a résumé le chef de l’Église catholique. « Et face à Dieu, qui bouleverse les plans et demande la confiance, Joseph répond oui », a-t-il abondé. Et de souligner le courage « héroïque » de Joseph : « Il fait confiance, il accueille, il est disponible, il ne demande aucune garantie supplémentaire ».
Dieu ouvre les crises à de nouvelles perspectives, peut-être pas comme nous l’attendons, mais comme Lui le sait.
À travers l’exemple de saint Joseph, le Pape a donc cherché à rassurer ceux dont les rêves sont parfois brisés. « Lorsque cela se produit, Joseph nous montre le chemin : nous ne devons pas céder aux sentiments négatifs, tels que la colère et l’enfermement ». Au contraire, a expliqué le pape François, « il faut accueillir les surprises de la vie, les crises aussi ». Lorsqu’elles arrivent, il faut alors « rassembler ses pensées », ne pas « choisir hâtivement selon l’instinct » mais raisonner avec ce critère fondamental : « la miséricorde de Dieu ». « Dieu est un expert pour la transformation des crises en rêves : oui, Dieu ouvre les crises à de nouvelles perspectives, peut-être pas comme nous l’attendons, mais comme Lui le sait », a conclu le pape François.