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Trois nouveaux prêtres ont été ordonnés dimanche 18 décembre en la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad : José Emanuel Martins, né à Madrid, Bashar Basil Najeeb, né à Bagdad, et enfin Aiden Elia Jejo, né à Alqosh (au Kurdistan irakien, ndlr). Un souffle d’air à l’approche de Noël pour la communauté chrétienne de Bagdad, encore marquée par la guerre, tout comme le reste de l’Irak.
L’ordination était présidée par le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako. Le patriarche s’est adressé aux prêtres lors de son homélie, affirmant que le sacerdoce n’est “pas un travail pour gagner sa vie”, mais une mission de service qui doit entretenir “la flamme de l’enthousiasme” et donc “apprendre à se renouveler sans cesse”. Le prélat a également souligné que l’un des moments les plus importants de l’ordination est celui où le nouveau prêtre proclame sa foi et sa volonté de consacrer sa vie “au service du Christ et de ses frères”, un appel auquel il doit répondre “avec enthousiasme : “Oui, me voilà !””. Mgr Sako a notamment développé trois points sur lesquels les prêtres devront toujours travailler au cours de leur sacerdoce. Premièrement, leur relation à Dieu : ainsi, la prière constante est à ses yeux un moyen “de nourrir sa relation avec Dieu et avec le Christ” : elle ne doit pas simplement être considérée comme une routine mais comme un élément essentiel de la vie du prêtre. Ensuite, leur relation avec l’Église, pour contribuer à l’harmonie et à l’unité. Enfin, leur relation “avec le peuple”, c’est-à-dire la communauté qu’ils s’apprêtent à servir.
De nombreux membres du clergé local ont assisté à la messe, ainsi qu’une grande foule de fidèles. Les ambassadeurs d’Italie, d’Espagne et d’Australie, de nombreux prêtres, des religieuses, des moines et des laïcs de la capitale et d’autres régions du pays y ont participé.
Le cardinal Sako a appelé les nouveaux prêtres à être des “témoins d’amour, du pardon et du salut du Christ”, les remerciant d’avoir choisi la vocation de prêtre dans une société toujours plus matérialiste, “qui perd ses valeurs humaines et spirituelles”.
La situation préoccupante des chrétiens d’Irak
En Irak, la population chrétienne qui représente seulement 1% de la population totale, n’a cessé de diminuer, à tel point que l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a averti du risque d’extinction qui menace cette communauté dans son rapport de 2022. Le 25 novembre, le cardinal Sako a lui aussi tiré la sonnette d’alarme en rappelant la poursuite de l’exode massif des chrétiens. Ce sont en effet près de 20 familles par mois qui quittent le pays. Les causes principales de cette migration contrainte sont notamment les discriminations infligées à la population chrétienne, qui s’ajoutent au manque d’emploi ainsi qu’à l’instabilité sécuritaire faisant craindre le retour de Daesh. Avant la chute de Saddam Hussein, l’Irak était le pays du Proche-Orient qui comptait le plus de chrétiens (1.5 million). Aujourd’hui, les chiffres varient entre 300.000 et 500.000. L’AED quant à elle, dresse un constat encore plus glaçant avec le chiffre de 150.000 chrétiens vivant aujourd’hui en Irak.