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Comment détermine-t-on la “fête” d’un saint ?

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© Shutterstock

Fresque de la gloire du Ciel (1630) dans l'abside principale de la Basilique des Quatre-Saints-Couronnés à Rome.

Cécile Séveirac - publié le 26/12/22 - mis à jour le 03/06/24

De saint Basile à saint Sylvestre, le calendrier est ponctué de jours permettant de se souvenir des âmes qui ont foulé la terre avant de rejoindre les Cieux pour l’éternité, devenant à la fois des exemples et des sources d’inspiration pour les chrétiens. Mais comment sont fixées les dates auxquelles on fête les saints ?

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Fêtes, mémoires, solennités… La tradition chrétienne est riche de commémorations au point que l’on s’y perd un peu. Comment est fixée la date à laquelle on se souvient de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou de saint Maximilien Kolbe ? Si cela peut paraître évident, il existe en fait de nombreuses particularités qui déterminent le calendrier des fêtes rythmant la vie des chrétiens. 

La règle

Un saint inscrit au martyrologe est fêté “le jour de sa naissance au Ciel”, c’est-à-dire le jour de sa mort sur terre, comme l’explique Mgr Dominique Le Tourneau, docteur en droit canonique. Le livre du martyrologe contient la liste des saints et bienheureux que l’Église honore, à différencier du calendrier liturgique. Celui-ci rend obligatoire la mémoire, la fête ou la solennité d’un saint et qui est en fait un cercle très restreint puisque seulement 105 jours prévoient de telles célébrations. La décision d’inscrire un saint au calendrier liturgique est prise par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, qui prend un décret d’inscription de la célébration du saint dans le calendrier romain général. 

Les (multiples) exceptions

Si la règle est de commémorer un saint le jour de sa mort, il existe néanmoins plusieurs exceptions. Des saints peuvent par exemple être regroupés sur des jours rapprochés pour témoigner du lien qu’ils entretenaient durant leur vie sur terre. Prenons par exemple saint Augustin : sa mère, sainte Monique, a elle aussi été canonisée. Par conséquent, saint Augustin est fêté le 28 août, et sainte Monique le 27. Autres exceptions, certains saints peuvent être fêtés le jour de leur naissance, de la translation de leurs reliques ou encore de leur ordination s’ils sont évêques. Il arrive aussi que certains saints aient le privilège d’être fêtés à deux reprises, c’est le cas surtout de Jean-Baptiste, cousin et Précurseur du Christ qui tient une place particulière dans les Évangiles. On commémore la naissance du saint le 24 juin, et le 29 août son martyre et sa mort

Solennités, fêtes et mémoires 

D’autre part, il faut préciser que, dans le vocabulaire de la vie liturgique, on distingue la fête des saints patrons des fêtes comme la Présentation de Jésus au Temple, la Nativité de Marie… En fait, on compte trois degrés “hiérarchiques” dans les célébrations liturgiques : le plus important est la solennité, qui est suivie des fêtes, elle-même suivie des mémoires. Ce sont en réalité ces dernières qui correspondent aux “fêtes” des saints, dont on se souvient et que l’on honore et prie pour demander une intercession auprès de Dieu.

Autre subtilité, certaines mémoires de saints sont obligatoires, là où d’autres ne le sont pas. Certains sont des saints “locaux” par opposition à des saints “universels”. Par exemple, la fête de saint Gérard a lieu dans les villes d’Aix et Arles où le saint y tient une place particulière, mais elle est facultative ailleurs. Il y a également ce qu’on appelle le “propre des diocèses”, c’est-à-dire un calendrier propre aux diocèses qui fêtent un bienheureux en particulier, comme Pauline Jaricot dans le diocèse de Lyon. 

Le dimanche l’emporte toujours sur les fêtes et les mémoires.

À noter qu’il arrive que certains saints sortent du calendrier ou du martyrologe. C’est arrivé après le concile Vatican II, parfois en raison de doutes ou d’absence de preuves quant à leur existence… Ou tout simplement parce qu’il faut faire de la place ! Les saints Archanges ont d’ailleurs failli y passer… Mais ils ont finalement été maintenus tous trois le même jour. 

Le dimanche, le Christ l’emporte !

L’autre grande règle à prendre en compte est que le dimanche l’emporte toujours sur les fêtes et les mémoires. Le dimanche correspondant à la Résurrection, c’est généralement lui qui prime. En quelque sorte, “c’est Jésus qui gagne” comme l’explique l’abbé Laurent Spriet. Par exemple, si la sainte Cécile était tombée un dimanche : elle n’aurait pas eu lieu cette année. Pour ce qui est des solennités, celles-ci peuvent être célébrées les dimanches, à l’exception de trois d’entre eux : les dimanches de Carême, de Pâques et de l’Avent. Par exemple, cette année, la saint Joseph, habituellement le 19 mars, tombera le quatrième dimanche de Carême et sera donc fêtée le lundi 20 mars. La solennité de l’Annonciation, le 25 mars, est aussi régulièrement déplacée puisqu’elle a généralement lieu pendant le Triduum Pascal. Toutes ces règles ont cependant beaucoup évolué au cours de l’histoire de l’Église. Elles sont donc susceptibles d’évoluer encore et ne sont pas immobiles, puisque c’est l’Église qui détermine ce qui prime. 

Tags:
Béatification et canonisationLiturgieSaints
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