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“Par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ (…) Nous déclarons sainte la bienheureuse Thérèse de l’Enfant-Jésus”. Celle que l’on surnomme affectueusement “la petite Thérèse”, canonisée le 17 mai 1925 par le Pape Pie XI, rejoint ainsi le long cortège des saints.
En France comme dans le monde entier, on la prie et on la remercie pour son intercession constante, et, souvent, pour les miracles accomplis, les “pluies de roses” qu’elle avait promises avant de rejoindre le Père. Ainsi, énormément de témoignages rapportent des miracles, et ce dès sa mort, lorsque les pèlerins se rendent sur sa tombe. Cependant, seuls certains ont conduit Thérèse à devenir sainte aux yeux de l’Église catholique. Mais lesquels ?
1
la guérison d’une fillette aveugle de 4 ans
Il s’agit du miracle qui a conduit à l’ouverture du procès en béatification de la sainte. Nous sommes le 26 mai 1908 lorsqu’une petite fille âgée de 4 ans, Reine Fauquet, se rend avec sa famille sur la tombe de Thérèse Martin. Elle est atteinte d’une cécité reconnue incurable par les médecins. Pourtant après être revenue de leur pèlerinage, la fillette recouvre la vue. Sa grande sœur, Marie, écrivent les Carmélites, explique avoir vu la petite Reine, au matin du 26 mai, s’apaiser tout à coup, après une forte crise de douleur, puis regarder fixement quelque chose en souriant avant de s’endormir paisiblement.
La fillette explique alors à Marie, puis à sa mère et aux Carmélites de Lisieux : “J’ai vu la petite Thérèse, là, tout près de mon lit, elle m’a pris la main, elle me riait, elle était belle, elle avait un voile, et c’était tout allumé autour de sa tête”. “Comment était-elle habillée ?” demande alors une des religieuses. “Comme vous !” répond la petite fille. Le médecin délivre ensuite un certificat, le 6 juillet 1908, attestant de la guérison totale de Reine Fauquet. Guérison qui amènera la chanteuse Edith Piaf, elle aussi destinée à être aveugle, à se rendre sur la tombe de la sainte en 1922. Elle aussi retrouvera la vue et entretiendra, à l’égard de Thérèse de Lisieux, une profonde dévotion tout au long de sa vie. En 1909, suite au miracle de la petite Reine, une enquête est ouverte pour reconnaître l’héroïcité des vertus de la Vénérable servante de Dieu.
2
La guérison d’un jeune séminariste atteint de tuberculose
Charles Anne est un jeune séminariste originaire de Lisieux. En 1906, il est atteint d’une tuberculose pulmonaire. Son médecin lui donne rapidement un diagnostic défavorable et le jeune futur prêtre se prépare à la mort. Pris d’un sursaut d’espoir, il décide cependant d’adresser à sainte Thérèse deux neuvaines et c’est alors que sa santé se rétablit presque immédiatement. Le médecin est sans voix ! Une radiographie montre cependant bien que la tuberculose s’en est définitivement allée. Ce miracle est celui retenu pour permettre la béatification de Thérèse, le 29 avril 1923. Décidément, Thérèse n’aime pas attendre !
3
La guérison de Sœur Louise de Saint‑Germain
Sœur Louise est novice au Couvent des Filles de la Croix, à Ustaritz (Basses-Pyrénées). Prise régulièrement de violents vomissements, la jeune femme réalise des examens médicaux qui constatent un ulcère à l’estomac. Après plusieurs mois passés à l’infirmerie, sœur Louise se sent suffisamment remise, mais les douleurs reprennent presque aussitôt. Dans un état d’épuisement extrêmement avancé, la religieuse se voit administrer les derniers sacrements. Impossible alors d’avaler quoi que ce soit, fut-ce de l’eau : la sœur rejette presque immédiatement la moindre gorgée ou bouchée. Très inquiète, la communauté se tourne vers Thérèse de Lisieux en la suppliant d’intervenir. Sœur Louise n’est pas en reste et s’unit à cet effort de prière.
“J’aimais beaucoup cette petite sainte, qui daigna même, au cours de cette neuvaine, me faire sentir sa présence”, raconte-t-elle. “J’eus en effet l’impression très douce de sa main se posant sur ma tête comme pour me rassurer, et, pendant trois jours, un parfum mystérieux que les sœurs ne s’expliquaient pas, se répandit dans la chambre que j’occupais”, affirme Louise. La guérison est toutefois loin d’être acquise. Cette fois-ci Thérèse prend son temps. Si bien que Louise renonce à la guérison et invoque simplement la sainte pour obtenir réconfort et assistance. Puis, une nuit de septembre, la petite Thérèse apparaît à la pauvre sœur toute souffrance. “Soyez généreuse, bientôt vous guérirez, je vous le promets.” Le lendemain matin, les sœurs découvrent, tout autour du lit de Louise, des pétales de rose. Encore quelques jours, et sœur Louise se réveille totalement guérie, sans douleurs ni symptômes.
4
La guérison de Soeur Gabrielle Trimusi
Pour passer de la béatification à la canonisation, l’Église catholique doit reconnaître deux nouveaux miracles qui sont ainsi authentifiés et qui permettent au Pape de proclamer la canonisation. L’un d’entre eux est, une fois encore, une guérison. Gabrielle Trimusi est une jeune femme italienne, entrée à 23 ans dans la congrégation des Pauvres Filles des Sacrés-Cœurs. Souffrant du genou, la jeune fille ne se repose pas pour autant et poursuit tout un tas de tâches domestiques qui lui usent progressivement son articulation.
Et ce qui devait arriver arriva : Gabrielle se retrouve atteinte d’une infection lui infligeant une douleur terrible, jusqu’à perdre l’appétit et maigrir. Après trois ans à lutter contre ces maux et un nombre incalculable de médicaments prescrits par les médecins les plus aguerris, la jeune religieuse voit son épine dorsale atteinte à son tour. Désespérée de guérir, elle se tourne vers sainte Thérèse. Après s’être rendue péniblement à la chapelle, le dernier jour de la neuvaine, Gabrielle s’aperçoit qu’elle peut s’agenouiller sans souffrir pour prier ! Aussitôt après, les douleurs dorsales la quittent : c’en est fini du mal qui la rongeait.
5
La guérison de Maria Pellemans
Second miracle qui ouvre la porte à sa canonisation. En 1919, Maria Pellemans, d’origine belge, se met à souffrir d’une tuberculose intestinale. Elle se rend à Lourdes, dans un premier pèlerinage, pour demander sa guérison. En vain. Sans doute la sainte Vierge attendait-elle que Maria fasse la rencontre de Thérèse : un an plus tard, Maria se joint à un pèlerinage pour Lisieux, et après s’être recueillie avec ferveur sur la tombe de Thérèse, elle obtient immédiatement guérison. Elle témoigne ensuite au Carmel de Lisieux :
“C’est au parloir du Carmel que je conçus le désir de demander ma guérison, afin de pouvoir réaliser le rêve de ma vie, être carmélite. Malgré ma fatigue extrême, je voulus retourner à la tombe. A peine étais-je là, qu’un sentiment très doux et surnaturel m’envahit tout entière, un céleste bien-être pénétrait mon âme et mon corps, je me sentais comme dans un autre monde, inondée d’un océan de paix. Pénétrée d’une émotion si extraordinaire qu’intérieurement je pensai : je suis guérie sûrement !”
Rentrée chez elle, Maria se fait inspecter par son médecin, qui se trouve bouleversé par son diagnostic. “Je ne comprends pas, je vous trouve toute changée, cela ne peut s’expliquer naturellement, car l’estomac et les intestins étaient incurables. Oui, si cette transformation persiste, on pourra dire que c’est un grand miracle”. Et, comme on s’en doute, la guérison, puisque réelle, a persisté.
6
Le miracle de Gallipoli
Ce fait miraculeux a été l’objet d’une telle dévotion populaire qu’il a fait lui aussi l’objet d’une enquête canonique. Il ne s’agit pas ici d’une guérison, mais d’une assistance apportée par la sainte à la prieure d’un Carmel situé dans les Pouilles (sud de l’Italie, nldr), Mère Maria Carmela du Cœur de Jésus. Cette dernière est très inquiète des dettes de son Carmel, qu’elle ne parvient pas à couvrir, manquant de fonds. Alors qu’elle est souffrante, sainte Thérèse lui apparaît dans un songe, la réconfortant et lui parlant avec une grande douceur. “Regarde, le Seigneur se sert aussi bien des habitants du Ciel que de ceux de la terre”, lui dit la sainte. “Voilà cinq cents lires avec lesquelles tu paieras la dette de ta communauté”.
La prieure se réveille, et ses filles, la voyant souffrante, veulent alors appeler le médecin. “Pour éviter cela je leur dis que j’étais sous l’impression d’un rêve qui m’avait un peu ébranlée et je le leur racontai avec simplicité”, explique dans une lettre Mère Maria Carmela à Mère Agnès, supérieure du Carmel de Lisieux. “Ces deux religieuses voulaient ensuite que j’aille ouvrir le coffret, mais je leur répondis qu’il ne fallait pas croire aux rêves, que c’était même un péché. Finalement, vu leur insistance, je le fis, mais uniquement pour leur complaire. J’allai au tour, j’ouvris le coffret et là… je trouvai réellement le billet miraculeux de cinq cents lires!” Ce miracle fit de Gallipoli un lieu de pèlerinage, et plus encore un véritable lieu de rayonnement de la spiritualité et de la dévotion à Thérèse de Lisieux en Italie.
Ainsi, la petite Thérèse a-t-elle manifesté la puissance de son intercession dans la vie des hommes, bien souvent des plus démunis, des malades et des esseulés. Celle qui avait promis de “passer son ciel à faire du bien sur la terre” a tenu parole.