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Sœur André, doyenne de l’humanité s’en est allée à quelques jours de ses 119 ans. Lucile Randon, son nom à l’état civil, s’est éteinte dans la nuit de lundi à mardi a annoncé l’Ehpad Sainte-Catherine-Labouré de Toulon où elle résidait. Depuis plusieurs années, la religieuse, née le 11 février 1904 à Alès (Gard), ne cachait pas une certaine lassitude devant sa longévité même si elle blaguait volontiers sur le record de Jeanne Calment, morte, elle, à 122 ans en 1997. Mais “le bon Dieu ne m’entend pas”, avait-elle lancé en janvier 2022 lors d’une interview, comme pour témoigner de son désir ardent d’être face à face avec Celui à qui elle avait consacré sa vie.
Clouée sur un fauteuil roulant, aveugle, sœur André regrettait d’être moins mobile et d’avoir perdu en partie ses capacités elle qui avait passé sa vie au service des autres. Issue d’une famille protestante non pratiquante, sœur André, écrit au masculin en hommage à l’un de ses trois frères, avait demandé le baptême catholique à l’âge de 26 ans. Après un emploi de gouvernante à Paris, elle était entrée chez les Filles de la Charité à l’âge de 40 ans.
Son secret de longévité ? La foi
Sa mémoire intacte jusqu’au bout, elle partageait beaucoup de souvenirs, la dramatique perte de sa jumelle Lydie à 18 mois, son arrivée à Paris, la communion solennelle de ses élèves ou bien les orphelins dont elle s’occupait à l’hôpital de Vichy. Officiellement soeur André avait arrêté de travailler à la fin des années 1970. En réalité, elle avait ensuite passé trente ans dans un Ehpad en Savoie où elle s’occupait de pensionnaires parfois plus jeunes qu’elle. Elle reconnaissait avoir levé le pied vers ses 108 ans… Dans sa maison de retraite de Toulon, elle se présentait toujours dans ses habits de religieuse, un fichu bleu sur les cheveux. Sa vie était ponctuée par la messe quotidienne, chaque matin. Elle aimait toujours goûter un chocolat et boire un verre de porto.
À propos de son secret de longévité, sœur André répondait avec humour : “oh ça alors, c’est le bon Dieu qui le sait !” Mais comme en témoigne sa vocation et aux dires de son entourage, c’est surtout sa foi et son sens des autres qui expliquait sa vitalité. Au Youtubeur TiboInshape qui lui demandait il y a encore quelques mois si elle s’ennuyait parfois, sœur André répondait du tac au tac : “Je ne m’ennuie jamais parce que je prie le temps que j’ai de libre !” Et pour qui priait-elle ? “Pour tout le monde et surtout pour les malheureux, j’aime dorloter les gens et dans la prière, on trouve des ressources”. Et de fait entre autres confidences, soeur André aura inlassablement conseillé de “toujours d’aimer sans restriction et d’aimer sans rien attendre en retour”. Merci soeur André pour votre exemple de vie donnée.