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“Je ne reviendrai ici que mort ou victorieux.” Ces mots, absolus et radicaux, sont ceux prononcés par François-Athanase Charette de La Contrie lors du serment de Fonteclose en 1793 alors que la révolte gronde dans les provinces de l’Ouest. Des mots qui incarnent l’engagement résolu qu’a été le sien en tant que chef militaire à la tête de l’insurrection vendéenne contre la République. De la même manière que c’est à lui que le Puy du Fou a consacré son spectacle Le Dernier Panache, joué depuis 2016 et ayant réuni plus de 12 millions de spectateurs depuis, c’est à Charette que le tout premier long métrage du Puy du Fou consacre son premier film en salles ce mercredi 25 janvier.
De quoi s’agit-il exactement ? Nous sommes en 1793 et voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine royale, s’est retiré chez lui, sur ses terres de Vendée. Mais dans la région, les promesses de la Révolution française laissent vite place à la désillusion et à la colère. Les paysans se tournent alors vers lui pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, Charrette s’impose comme un chef charismatique et un fin stratège à la tête d’une armée. Il devient général de l’Armée catholique et royale du Bas-Poitou, se battant farouchement jusqu’à sa capture et son exécution.
Entre le docu-fiction et la production grand spectacle
Le film, tiré de faits réels, se situe à mi-chemin entre le docu-fiction et la production grand spectacle aux accents d’épopée. Les scènes de bataille sont époustouflantes et on se prend à haleter et espérer avec ces milliers de Vendéens engagés dans cette guerre sanguinaire. Le casting est lui aussi prometteur avec Hugo Becker (Baron Noir, Gossip Girl, Au service de la France…). C’est aussi – et surtout – le premier film consacré à cette figure “héroïque”. Mais certains choix déconcertent néanmoins. Il y a d’abord les interviews d’historiens au début du film qui troubleront les spectateurs venus voir un film d’action. Tout au long du film, l’omniprésence de la voix off, celle de Charette, finit par agacer. Et les nombreuses scènes introspectives sensées représentées les tourments intérieurs de Charette viennent perturber la lecture du film.
Un tiraillement entre deux genres qui s’explique par la genèse même du film qui devait être, à l’origine, un docu-fiction et qui s’est progressivement transformé en film pour le cinéma. Alors, si certains choix peuvent interroger, ils n’enlèvent rien à l’exploit qu’a été de tourner Vaincre ou mourir en seulement 18 jours sur le site du Puy du Fou pour un budget d’environ 3,5 millions d’euros.
Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais.
Alors, bien sûr, les spectateurs pourront tiquer sur telle ou telle longueur, telle scène surprenante, telle maladresse d’enchaînement. Comme ils pourront tout autant sentir les battements de leur cœur s’accélérer lorsqu’ils verront le fameux panache de Charette s’élancer dans la plaine vendéenne pour affronter son destin. Mais est-ce pour cela que l’on ira voir “Vaincre ou mourir” ? Pas seulement. Pas uniquement. Vaincre ou mourir, c’est l’ambitieux défi en partie relevé par le Puy du Fou de donner à connaître, et à respecter, la figure de Charette, ce chef vendéen qui a su si bien incarner jusqu’au bout sa devise : “Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais.”