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Prenez une roue, à l’ancienne, comme celle que l’on trouvait sous les charrettes en bois de nos campagnes ; ou encore, plus moderne, la roue d’un vélo. L’image reste la même : au centre, le moyeu vers lequel convergent les rayons qui soutiennent la jante, parfaitement circulaire. Transposez maintenant cette image à la vie spirituelle d’un foyer. Le moyeu, au centre de toute chose, représente le Seigneur. Tandis que sur les rayons, qui vont du centre à la jante (ici, le monde), se situeraient des petites perles (chacun des deux époux), capables de se déplacer dans leur longueur. Lorsque les époux entretiennent chacun de leur côté leur intériorité et leur vie spirituelle, alors les perles se rapprochent du moyeu et se rejoignent au centre de la roue.
Ainsi, plus les deux conjoints se rapprochent de Dieu, plus ils se rapprochent l’un de l’autre. La grâce opère, la communication est plus fluide et les liens, plus forts et plus doux. Plus les époux s’éloignent de Dieu, plus il est difficile pour un foyer de s’accorder. En mettant de côté sa vie de prière, l’homme perd cette communion des âmes et des cœurs, pourtant essentielle pour une vie de couple et de famille épanouie. Être proche de Dieu, c’est être proche de l’autre.
C’est ici que se déploie le grand mystère de la communion des saints :
“Aucun homme n’est une monade fermée sur elle-même. Nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l’une à l’autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n’est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie : en ce que je pense, dis, fais, réalise. Et vice versa, ma vie entre dans celle des autres : dans le mal comme dans le bien”, rappelait Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi(§48).