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“Un acte odieux qui blesse les chrétiens catholiques, la communauté juive, et toute personne respectueuse de la dignité humaine.” C’est ainsi que Mgr Guy de Kérimel, archevêque de Toulouse, a qualifié la profanation du buste du cardinal Saliège perpétrée dimanche 19 mars, onze ans jour pour jour après les attentats commis par Mohammed Merah à Toulouse. Niché dans le jardin qui jouxte la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, le buste a été souillé par des inscriptions anarchistes “Ni Dieu, ni maître”.
“Profaner l’image de cet homme, c’est nier son engagement courageux, c’est profaner la mémoire des Juifs d’hier et d’aujourd’hui”, a encore dénoncer Mgr Guy de Kérimel. “Un tel acte ne fait qu’encourager la haine, l’injustice, le mépris, la violence. Tout ne peut pas être permis.” Ancien archevêque de Toulouse, Mgr Jules Saliège est une figure de la Résistance toulousaine.
Compagnon de la Libération et Juste parmi les nations
Il est connu pour avoir envoyé une lettre en 1942 à toutes les paroisses de son diocèse qui sera lue le dimanche dans toutes les églises afin de dénoncer les violences faites aux Juifs et le mépris des droits des personnes. “Mgr Saliège va même jusqu’à mettre à disposition les ressources du diocèse de Toulouse pour aider des filières de protection de Juifs et sera, pour ces raisons, arrêté par le Gestapo – avant d’être relâché pour état de santé. Tout un “réseau Saliège” se met en place.” Unanimement reconnu pour son action après la guerre, Mgr Saliège est fait compagnon de la Libération par Charles de Gaulle en 1945. Il reçoit un an après le titre de cardinal et celui de Juste parmi les nations en 1969.