Il y a quelque temps, le journal britannique The Guardian a publié la confession d’une femme célibataire de 54 ans. Elle ne l’est pas par choix. Tout simplement parce que personne ne lui a jamais proposé de rendez-vous galant. Pourtant, depuis toujours, elle veut se marier et fonder une famille. Seulement rien de tel ne s’est produit jusqu’à présent dans sa vie. Pourquoi ? Elle se le demande sans vraiment trouver de réponse. Ne croit-elle pas assez en elle ? Est-elle trop exigeante ? Pendant des années, lorsqu’on lui demandait si elle était en couple, elle ne savait pas quoi répondre, tellement elle avait honte de sa solitude. Mais si elle s’est décidée à raconter son histoire dans les pages du journal, ce n’est pour confier sa tristesse. C’est parce qu’aujourd’hui, elle se sent beaucoup plus à l’aise avec cette question que dans sa jeunesse. Au lieu de cacher sa solitude au monde, elle veut témoigner que chacun a une vie unique et peut accomplir sa vie en solo. Et, peut-être un jour, à deux.
En lisant son histoire, on se rend compte que l’auteur de cette tribune-témoignage a saisi une chose essentielle : il ne s’agit pas de subir le célibat en se demandant “comment vivre en attendant”, mais de vivre cette situation en se disant qu’il y a un temps pour tout. Laurence Desjardins, psycho-praticienne et thérapeute en dynamique émotionnelle, appelée aussi la thérapie du bonheur, donne des pistes en ce sens.
“Il faut être très prudent avec l’expression en attendant. C’est comme si le célibataire se trouvait dans une salle d’attente. Le célibat subi n’est pas du temps perdu. Au contraire, il y a un temps pour tout. En tant que personne unique, chacun a quelque chose d’unique à vivre dans une amitié, une fraternité, un métier, un engagement de bénévolat. Alors, au lieu de se poser la question “comment vivre en attendant”, cela vaut la peine de se poser une autre question : “qu’est-ce que je peux accomplir en tant que célibataire que je ne pourrai plus accomplir en tant que personne mariée ?”, comme le conseille Laurence Desjardins.
Dieu est suffisamment fort et puissant pour vous aimer, vous voir et entendre chaque cri de votre cœur. Célibataires, Dieu ne vous a pas oubliés.
C’est aussi le temps de prier pour être ouvert à l’amour de Dieu, de garder l’espoir et être heureux, précisément là où on est visiblement censé être. Dieu est suffisamment fort et puissant pour vous aimer, vous voir et entendre chaque cri de votre cœur. Célibataires, Dieu ne vous a pas oubliés. Il a un plan pour vous, y compris celui d’être heureux dès maintenant. L’examen ignatien pour l’action de grâce dit que “la gratitude est le fondement de notre relation avec Dieu”.
Lorsqu’à travers le prisme de la gratitude, vous accueillez chaque jour le don de votre vie, le don de chaque instant et de chaque petite chose bonne, vous commencerez à faire l’expérience de la paix et de l’espérance. Sainte Thérèse d’Avila parle de l’humilité comme d’un ingrédient essentiel dans notre relation avec Dieu. Aussi souvent que nécessaire, il est important de se rappeler que Dieu a un plan et qu’il est celui qui nous connaît le mieux.
2Comment appréhender le manque ?
Cécile, médecin, 34 ans, est une femme chaleureuse et naturellement belle. Aux yeux du monde, sa vie est une réussite. Pourtant, actuellement célibataire, elle vit au quotidien des luttes, des déceptions et des frustrations liées à sa vie amoureuse. Et si certains jours sont difficiles en raison de ces batailles internes, elle doit continuer à “être au top” pour ses patients, et à rendre leurs journées aussi joyeuses et confortables que possible. “Un véritable défi auquel il m’est très difficile parfois de faire face”, reconnaît-elle, en se demandant quel est le conseil essentiel à garder précieusement pour ne pas perdre de vue une perspective de vie positive et pleine d’espoir.
Si la douleur devient trop présente et trop prégnante dans le sens où tout se focalise autour d’elle, il faut alors chercher une aide.
“Quand le manque se fait sentir, c’est une erreur de vouloir se couper de cette tristesse, avec la douleur qui l’accompagne. Au contraire, il est important de la sentir, de l’accueillir, de l’accepter, de l’offrir et de la traverser. Toutefois, si la douleur devient trop présente et trop prégnante dans le sens où tout se focalise autour d’elle, il faut alors chercher une aide. Car il y a probablement quelque chose qui a du mal à s’équilibrer intérieurement”, remarque Laurence Desjardins.
Il est important de se rappeler aussi que vous n’avez aucune idée de l’ampleur des projets de Dieu et de la joie qu’ils vont vous procurer. Les projets de Dieu valent la peine d’attendre. Alors détendez-vous, ne vous inquiétez pas et ne perdez un seul jour à angoisser. Vivez chaque jour comme si c’était le dernier, cherchez l’amour que Dieu vous envoie maintenant et faites tout cela sans un seul regret !
3Comment faire face au découragement ?
“Il y a des moments où je suis envahi par des pensées décourageantes. Une petite voix intérieure me répète alors la liste des obstacles à surmonter en tant que célibataire qui souffre de ne pas avoir rencontré l’amour. Même si j’essaie de ne pas l’écouter, de temps en temps, découragé, je capitule”, confie de son côté Pierre, 46 ans.
Vivre le célibat subi est parfois un combat difficile. L’admettre en vérité auprès d’un ami, d’un conseiller, d’un psychologue ou de son directeur spirituel, c’est une démarche salutaire. Elle aide à faire face au découragement qui s’installe dans la durée. L’une des choses les plus saines à faire est de reconnaître les points qui demandent à être guéris.
“Nous avons tous des blessures. Certaines sont des traces profondes de l’enfance, d’autres proviennent de relations toxiques ou d’événements traumatisants qui provoquent alors des réactions qui ne permettent pas de s’en libérer. Comme, par exemple toutes sortes de tentatives de fuite pour essayer de souffrir le moins possible, ou d’activisme afin d’éviter de sentir la solitude”, souligne la thérapeute.
Le temps du célibat, bien que marqué parfois par l’impatience et par le découragement, n’est pas du temps perdu. C’est un temps de travail actif qui permet de se connaître.
La plupart de personnes savent contre quoi elles luttent. Chercher le conseil, la direction spirituelle, le coaching et apprendre à dépasser ces zones aident à libérer son cœur, de grandir en paix et d’être plus ouvert à l’amour. Le temps du célibat, bien que marqué parfois par l’impatience et par le découragement, n’est pas du temps perdu. C’est un temps de travail actif qui permet de se connaître. “Cela vaut la peine de se poser ces questions : qu’est-ce qui a besoin d’être nourri, qu’est-ce qui demande à être équilibré, quels sont les points de vigilance à garder en tête ? C’est cet équilibre intérieur qui est à rechercher. Mais toujours en vue d’aimer”, poursuit Laurence Desjardins.
Alors si vous êtes ouvert à ce que Dieu vous envoie, vous verrez les choses sous une nouvelle lumière et vous trouverez la paix à laquelle votre cœur aspire tant. D’ailleurs, il est difficile d’envisager un“nous”, si le “je” n’est pas en paix. “Vivre un jour une relation amoureuse demande, au préalable, d’être en paix et en vérité avec soi-même”, comme le précise encore Laurence Desjardins. Être en paix avec soi-même, c’est aussi savoir habiter sa solitude, celle qui permet de s’ouvrir au véritable amour où l’autre n’est ni objet, ni béquille. Alors, les chances de le rencontrer ne font qu’augmenter !