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Nicolas et Anaïs se sont mariés en 2021. Tous deux auraient pu choisir de mener le train de vie casanier d’un jeune couple suivant plus ou moins tranquillement le fil de leur vie professionnelle et familiale. Pourtant, déjà fiancés, ils ne rêvent que d’une chose : la mission. Celle-ci, Anaïs l’imaginait plutôt lointaine, aux confins du monde, dans des pays défavorisés, marqués du sceau de la misère. Mais c’est finalement tout près, au pas de la porte de leur église qu’elle a pris racine : raviver la flamme de la jeunesse dans leur paroisse de Saint-André chemin des Romieux, dans l’Hérault.
Nous attendions patiemment que Dieu nous utilise pour ce qu’Il voulait faire
Les deux jeunes gens se rencontrent en 2019, lorsqu’Anaïs, enseignante, est mutée dans les hauts cantons de l’Hérault. Ils se marient après deux ans de fiançailles. “Nous avons choisi une bénédiction sur l’engagement des époux dans l’Église, une sorte d’envoi en mission”, déclare Anaïs. “Nous avions lu des témoignages inspirants de couples qui ont vécu des missions avec une grande portée spirituelle, cela nous a tout de suite donné envie.” Le couple effectue son voyage de noces à Lourdes afin de discerner ce que serait leur engagement : “Nous attendions patiemment que Dieu nous utilise pour ce qu’Il voulait faire.” Nicolas et Anaïs n’auront pas de révélation en sortant de Lourdes. “Dieu fait toute chose bonne en son temps”, dit l’Ecclésiaste (3,11). Ils déménagent donc à Bessan, village de la famille d’Anaïs. “Il y avait même un banc marqué de notre nom de famille, c’est vous dire à quel point nous y sommes depuis longtemps !”, rit la jeune femme.
Catéchisme et pastorale des jeunes
Ici pourtant, les jeunes ont déserté. Anaïs, revenue une première fois après ses études, avait déjà fait ce triste constat. C’est ici que la mission tant désirée se dessine. “C’était sous nos yeux”, concède Anaïs. Tous deux deviennent catéchistes pour les enfants et décident d’aménager des locaux accueillants pour ce faire. Trois pièces fonctionnelles sont nettoyées et décorées dans le presbytère pendant tout l’été 2022, de sorte à créer “un vrai cocon”. “L’objectif était de pouvoir accueillir tous les âges, pour qu’ils se côtoient sur la même séance”, explique Anaïs. De dix enfants au début de l’année scolaire 2022, le catéchisme passe à 25 en seulement un an. “Nous attendons à peu près 30 enfants pour septembre prochain”, estime Anaïs qui s’est même mise à former des mamans pour pouvoir enseigner à l’avenir. En parallèle, Nicolas se charge du service d’autel avec plusieurs enfants, certains très jeunes, d’autres au collège.
Fort de ce premier succès, le couple ne s’arrête pas là. “Nous avons fait le tour des églises de notre paroisse, soit cinq clochers, et c’est là que nous avons vu quelques jeunes, éparpillés à droite et à gauche.” En effet, si les jeunes de l’est de l’Hérault bénéficient d’une paroisse dynamique avec Sainte-Bernadette (Montpellier), ceux de l’ouest sont livrés à eux-mêmes. “On s’est dit qu’il fallait se lancer.” Ni une, ni deux, Nicolas et Anaïs se jettent à corps perdu dans ce qu’eux-mêmes appellent un “projet un peu fou”, celui d’une pastorale des jeunes. Ils s’efforcent tout d’abord de ramener le plus de monde possible à la messe par la jeunesse. Une dizaine de jeunes du coin sont ainsi chargés de l’animation.
Dans ma vie de femme et de chrétienne, je considère que c’est Dieu qui travaille. Il travaille toujours à quelque chose
La première messe a lieu en février 2023. Quelques semaines après, le nombre de personnes est multiplié par deux. “Le fait de mettre des jeunes à l’animation, c’est une promesse de dynamisme. Nous ne voulions pas d’une messe des jeunes mais d’une messe par les jeunes, et ça fait toute la différence. Nous n’excluons personne, c’est ouvert à tout le monde”, rappelle Anaïs. Les lycéens concernés viennent de Bessan, mais aussi d’Agde, ou encore de Lunel, à 30 minutes de Bessan.
“Dieu travaille !”
Le couple cherche ensuite un nouveau lieu pour se rassembler et décide d’utiliser l’ancien presbytère de Bessan où se déroulent déjà les séances de catéchisme, afin d’y aménager un véritable espace de vie. Cuisine, salon, oratoire, salles de réunion… Tout est pensé dans le moindre détail. Quelques travaux sont encore à faire, notamment au niveau de l’électricité. Lorsque tout sera achevé, d’ici un à deux mois, de nombreuses activités seront proposées. Temps d’adoration eucharistique dans l’oratoire, projection de films chrétiens, repas en commun, jeux de société… “Il y a encore du chemin à faire”, reconnaît Anaïs, “mais nous sommes sur la bonne voie. Ça se fera en son temps, à la grâce de Dieu”, dit-elle avec sa bonne humeur communicative. “Dans ma vie de femme et de chrétienne, je considère que c’est Dieu qui travaille. Il travaille toujours à quelque chose.”