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Le jour de l’incendie de Notre-Dame au soir du 15 avril 2019, assaillie par les flammes, la voûte de la croisée du transept s’écroule, emportant avec elle les quatre têtes d’ange sculptés et dorés qui l’ornaient. Après une chute de 33 mètres de haut, seules deux d’entre elles ont été retrouvées dans les débris de la voûte et de la charpente, quasi intactes. Les deux autres ont disparues. Surnommés “putti”, ces angelots datent de la restauration de la cathédrale réalisée par Germain Boffrand en 1728 et 1729. La voûte avait été déposée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle pour la construction de la flèche et remontée ensuite en conservant les angelots.
Les deux têtes d’anges perdues reproduites
Dans le cadre du chantier de restauration, il a été décidé de reproduire les deux têtes d’anges perdues, d’autant plus qu’elles n’avaient pas qu’un rôle décoratif. En effet, au centre de la voûte de la croisée du transept, l’anneau de compression, ou “oculus zénithal”, est un large cercle de pierre qui assure la stabilité de l’ensemble en jouant le même rôle qu’une clé de voûte. Il était bordé de ces quatre têtes. Les deux qui ont été retrouvées, moulées en silicone, ont permis aux sculpteurs de réaliser une empreinte en plâtre parfaitement identique. Les deux autres angelots ont été reproduits quant à eux d’après des photos. “Sur ces modèles, nous avons noté des points marquants”, raconte l’un des sculpteurs. “Grâce à un compas complexe, nous avons reporté ces points sur la pierre dégrossie qui deviendra l’angelot. Sans cesse guidés par l’observation du modèle, nous avons alors entamé chaque bloc à l’aide de ciseaux mécaniques ou manuels.” Ces angelots ont été sculptés directement aux pieds de la cathédrale, dans une atelier aménagé spécialement.
L’exposition “Notre Dame, au cœur du chantier”
Le public peut aujourd’hui les admirer de plus près dans l’exposition de la Maison des métiers, “Notre Dame, au cœur du chantier”, qui a ouvert au début du mois dans le nouvel espace Notre-Dame situé sous le parvis, à l’ombre de ses tours. Si le chantier de la cathédrale n’est pas ouvert au public, cette exposition permet au public de renouer ce lien avec Notre-Dame et de découvrir ce qui se passe au-delà des palissades.
Elle propose depuis janvier 2023 une découverte en réalité virtuelle de quarante minutes de la cathédrale, depuis sa construction entamée au XIIe siècle jusqu’aux travaux de restauration en cours. Pour le public, c’est l’occasion de “découvrir les grands travaux que nous menons depuis le 15 avril 2019 ainsi que l’implication généreuse des femmes et des hommes qui y travaillent chaque jour, avec passion, en vue de sa réouverture en décembre 2024”, précise Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République et président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle est organisée autour d’une maquette pédagogique à l’échelle 1/55e de la cathédrale, 8 îlots thématiques sur les principales opérations du chantier, avec des œuvres d’art, des vestiges, des schémas, des films d’animation et une trentaine de capsules vidéo sur les métiers du chantier. Comme celui des sculpteurs chargés de reconstruire les éléments de décors sculptés comme ces têtes d’anges.
Envie de devenir charpentier, couvreur, restaurateur d’œuvres ? L’exposition s’achève avec une grande fresque des métiers et des nombreux savoir-faire qui s’activent pour la renaissance de la cathédrale. Des fiches métiers détaillent les formations nécessaires et des interviews de professionnels sont à découvrir. De quoi susciter des vocations ?
Pratique :
Parvis de la cathédrale (entrée face au 6 rue de la Cité)- Métro Cité (ligne 4) / Métro Hôtel de Ville (ligne 1) / RER B Saint-Michel Notre-Dame
Du mardi au dimanche, de 10 h à 20 h
Accès libre et gratuit, sans réservation
Livret de visite disponible en 5 langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien)
Plus d’infos sur rebatirnotredamedeparis.fr