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L’Église catholique invite à mettre en pratique les œuvres de miséricorde spirituelles. Mais que sont-elles exactement ? Selon le Catéchisme de l’Église catholique, “les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles” (CEC 2447).
Ces œuvres sont donc les actions que chaque chrétien est encouragé à accomplir pour imiter le Christ et vaincre la misère dans le monde des hommes. Elles se divisent en deux groupes : les sept œuvres corporelles et les sept œuvres spirituelles. Les œuvres de miséricorde corporelles se fondent sur les paroles de Jésus, tirées de l’Évangile de saint Matthieu (Mt 25).
Par allégorie, la tradition des sept œuvres de miséricorde spirituelles remonte aux Pères du désert. Leur apparition date en effet de l’époque patristique, notamment avec Origène et son interprétation du chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu. Saint Augustin a suivi cette ligne de conduite et s’y est consacré d’une façon particulière, ainsi que saint Thomas d’Aquin, qui les a largement divulguées, notamment dans le monde universitaire du XIIIe siècle. Voici la liste de ces sept œuvres de miséricorde spirituelles :
Conseiller ceux qui sont dans le doute.
Enseigner les ignorants.
Avertir les pécheurs.
Consoler les affligés.
Pardonner les offenses.
Supporter patiemment les personnes ennuyeuses.
Prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Les œuvres de miséricorde spirituelles répondent ainsi aux déficiences qui relèvent de la dimension spirituelle des êtres humains. Contrairement aux sept œuvres corporelles, elles ont été confiées à chaque individu dès son origine et c’est la raison pour laquelle elles sont proposées comme règle de vie pour chaque chrétien.
“C’est dans chacun de ces “plus petits” que le Christ” est présent”
Comme l’a rappelé le pape François le 11 avril 2015 dans la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la miséricorde (Misericordiae Vultus), “il nous sera demandé si nous avons aidé à sortir du doute qui engendre la peur, et bien souvent la solitude; si nous avons été capable de vaincre l’ignorance dans laquelle vivent des millions de personnes, surtout des enfants privés de l’aide nécessaire pour être libérés de la pauvreté, si nous nous sommes fait proches de celui qui est seul et affligé; si nous avons pardonné à celui qui nous offense, si nous avons rejeté toute forme de rancœur et de haine qui porte à la violence, si nous avons été patient à l’image de Dieu qui est si patient envers nous; si enfin, nous avons confié au Seigneur, dans la prière nos frères et sœurs”. Et d’ajouter :
“C’est dans chacun de ces “plus petits” que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin. N’oublions pas les paroles de saint Jean de la Croix : “Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour.””