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Les trois secrets de Fatima est un sujet qui ne cesse d’alimenter et de susciter, encore aujourd’hui, de nombreuses spéculations. Il y a plus de cent ans, du 13 mai au 13 octobre 1917, la Vierge Marie est apparue à Jacinthe, François et Lucie, trois jeunes pâtres, dans les environs de Fatima, au Portugal. Le 13 juillet 1917, lors de sa troisième apparition devant les trois petits bergers de Fatima, la Vierge Marie délivre un message essentiel contenant trois secrets. Si François et Jacinthe meurent peu après les apparitions Lucie, devenue religieuse, demeure la seule détentrice de la révélation et de ses trois secrets qu’elle couche progressivement sur le papier. Ce n’est qu’en 1941 que les deux premiers secrets sont révélés — avec l’autorisation de la Sainte Vierge. Il faudra attendre 2000 pour connaître le contenu du troisième sous l’impulsion de saint Jean Paul II.
Mais quel est le “statut” accordé à ces secrets ? Les fidèles sont-ils tenus d’y croire ? L’année du dévoilement du troisième secret, en 2000, le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, apporte une réponse. Il fait la distinction entre la “révélation publique” et les “révélations privées”, catégorie à laquelle appartiennent les secrets de Fatima. La révélation publique, contenue dans la Bible et achevée, est la seule qui “exige notre foi”, rappelle-t-il. “La foi en Dieu et dans sa Parole se distingue de toute autre foi, croyance ou opinion humaines”, écrit le cardinal Ratzinger.
Une “aide pour la foi”
Les révélations privées, dans la mesure où elles sont orientées vers le Christ lui-même et renvoient à cette unique révélation publique, sont quant à elles une aide qui est offerte aux fidèles. “La révélation privée est une aide pour la foi, et elle se manifeste comme crédible précisément parce qu’elle renvoie à l’unique révélation publique”, souligne le cardinal Ratzinger. Et de reprendre :
Il doit s’agir d’une nourriture pour la foi, l’espérance et la charité, qui sont pour tous la voie permanente du salut. Nous pouvons ajouter que bien souvent les révélations privées proviennent avant tout de la piété populaire et se reflètent sur elle, lui donnent de nouvelles impulsions et ouvrent pour elle de nouvelles formes.
“Un tel message peut être une aide valable pour comprendre et mieux vivre l’Évangile à l’heure actuelle; c’est pourquoi il ne doit pas être négligé”, conclut le cardinal Raztinger. “Il est une aide qui est offerte, mais dont il n’est nullement obligatoire de faire usage.” Une aide qui ne doit pas être “négligée” mais à laquelle les fidèles ne sont pas tenus de croire.