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La messe dite, le peuple nombreux qui assistait, en ce samedi après-midi de juillet, au mariage de deux familiers se retrouve un peu plus loin pour fêter dignement les nouveaux mariés, autour d’une flûte de champagne et de petits fours. Le bénédicité attendra, récité une fois tout le monde debout à sa place pour commencer le dîner.
Il fait bon, en ce soir de juin, et la journée s’achève autour d’un apéritif, évidemment qualifié d’ “apéro”. Les amis ou la famille qui se retrouvent ont l’habitude de faire un bénédicité avant de passer à table. Mais, autour de la table basse du jardin, chacun assis dans un profond transat avec un verre de rosé, le bénédicité passe à la trappe.
Les deux situations, avec l’été, sont courantes. Elles interrogent sur le sens du bénédicité et sur le risque de pharisaïsme qui point quand il s’agit de respecter une règle – d’ailleurs souple – sans en honorer la signification. “Dire le bien”, voilà quel est le but de cette courte prière héritée du judaïsme et du monachisme. Avant de déguster un repas, le chrétien se tourne ainsi vers Dieu.
La double vertu du bénédicité
La vertu du moment est double. Le bénédicité rappelle d’abord que tout vient de la Providence de Dieu qui donne à chacun, en temps voulu, ce dont il a besoin. Jésus le rappelle à ses disciples : “Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” […] Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. […] Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.” (Mt, 6, 31-34).
Le bénédicité permet aussi de se souvenir que l’essentiel est ailleurs. Au diable qui lui fait miroiter la possibilité de se nourrir en plein désert, Jésus répond grâce au Deutéronome : “L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur.” (Dt, 8, 3). Bénir la table alors que les flûtes, de champagne ou salées, sont déjà englouties peut dès lors paraître hypocrite. La solution existe : rendre grâce à Dieu avant de se jeter sur le guacamole ou de trinquer. Pour que, toujours, Dieu soit le premier servi.