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Ils sont frères et sœurs de sang mais le sont aussi de vocation. Javier, Maria et Ana Moro ont tous les trois choisis de se consacrer à Dieu de manière différente. C’est Javier, âgé de 31 ans et aîné de cette fratrie espagnole, qui a donné les premiers signes d’une attirance pour la vocation religieuse. Très tôt, il déclare vouloir donner sa vie au Seigneur. “Il a eu une la vocation sacerdotale dès son plus jeune âge. C’est une personne très spéciale. Une âme de Dieu”, témoigne sa sœur cadette Ana auprès de la revue espagnole Mision.
La vocation de Javier est venue à l’âge de 13 ou 14 ans après avoir commencé à animer le groupe de prière de sa paroisse. C’est l’exemple d’un jeune séminariste qui le pousse en ce sens. “J’ai toujours eu une tendance naturelle à m’occuper de tout ce qui concernait la vie de l’Église, mais ce séminariste a été décisif, sa vie a eu un grand impact sur moi et j’ai bien vu que Dieu m’y appelait aussi”, reconnaît Javier.
Moins rapide fut la vocation de ses deux sœurs, qui se préparaient à entamer une carrière professionnelle en tennis. Ana et Maria sont jumelles et âgées de 30 ans. Pour Ana, l’appel de Dieu est très clair. “J’ai découvert rapidement que Jésus et moi avions les mêmes désirs. Cela m’a rendu très heureuse. En 2008, je suis entré comme postulante de la communauté des Apôtres des Cœurs de Jésus et de Marie.” De son côté, Maria découvre sa vocation presque en même temps que sa sœur, au cours d’une Semaine sainte. “Le Seigneur m’a montré l’immense amour qu’il a pour moi et je n’ai pas pu résister”, affirme-t-elle. Après cinq ans en tant que laïque consacrée, elle entre dans la congrégation des Servantes du Foyer de la Mère.
Conserver sa liberté
Depuis l’enfance, les trois frère et sœurs sont restés particulièrement unis et ont grandi dans un environnement familial aimant, qu’ils jugent déterminant pour l’épanouissement de leurs vocations. La réflexion sur la suite à donner à l’appel reçu s’est poursuivie grâce à l’aide des directeurs spirituels des uns et des autres. “Nous avons toujours été très proches, mais au moment de discerner notre vocation, nous avons pris grand soin de ne pas nous conditionner les uns les autres, même si c’était en partie inévitable. Je pense que pour mes sœurs, ma vocation était comme leur ouvrir une porte”, explique Javier. “La vocation est une affaire entre Dieu et l’âme”, relève Ana, qui reconnait cependant bien volontiers que vivre cet appel à la vie consacrée avec sa fratrie a rendu les choses plus faciles. “Je suis convaincu que le “oui” de chacun a été la clé du “oui” des autres. Le Seigneur ne se laisse jamais surpasser en générosité.”
Lorsqu’est venu le moment du départ afin que chacun puisse vivre son sacerdoce et sa vie en communauté, la séparation ne s’est pas faite sans douleur. Pour autant, assure Javier, “malgré la distance physique, la vocation nous unissait beaucoup plus : il n’y avait plus seulement l’union par la chair, mais nous partagions la même vie. Nous l’avons vécu comme une grâce de Dieu.”